La forte concentration de ces gaz dans l'atmosphère a comme origine l'activités humaine.
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Climat

Quelle différence y a-t-il entre polluants atmosphériques et gaz à effet de serre ?

Dioxyde de carbone, de soufre ou encore d’azote... Difficile de s’y retrouver entre tous ces noms de gaz, d'autant plus qu’ils n’ont pas tous les mêmes effets sur la santé et le climat. Décryptage.  

Depuis 2004, la pollution de l’air en Ile-de-France a été divisée par deux, notamment grâce aux réglementations et politiques publiques de réduction des polluants liés au trafic routier, au chauffage et aux activités industrielles, selon Airparif, l’organisme de surveillance de la qualité de l’air dans la région. 

L’association souligne toutefois que la santé des Franciliens subit encore les conséquences de cette pollution. Ainsi, en 2019, 6 200 décès prématurés sont encore imputés à la pollution de l’air dans la région.

Responsable de l’aggravement des risques de mortalité liés au diabète et aux AVC, le dioxyde d’azote (NO2) est un gaz polluant, à l'instar du dioxyde de soufre (SO2) et de l’ozone (O3). Tout comme les particules fines, ils sont considérés comme des polluants atmosphériques, dont l’impact sur la santé et l’environnement reste local. 

Ils ne sont pas à confondre avec les gaz à effet de serre, comme le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4) ou le protoxyde d’azote (N2O). Leur influence est beaucoup plus vaste et se mesure à l’échelle planétaire. Ce sont eux qui sont responsables du réchauffement global de la planète. 

Un cercle vicieux 

Même si leurs conséquences directes diffèrent, ces gaz interagissent ensemble. Pollution de l’air et changement climatique sont donc liés. Ainsi, l’ozone et les particules fines agissent sur le climat, tandis que l’augmentation des températures et du nombre de canicules intensifient la présence d’ozone dans l’atmosphère, créant un cercle vicieux.

En France, ce gaz est effectivement le seul polluant atmosphérique en augmentation depuis 2000. Dans son rapport annuel sur l’état de l’environnement en France, le ministère de la Transition écologique constate que des pics de concentration d’ozone ont été observés en 2003, puis de 2018 à 2023, date à laquelle s’arrêtent les données, et en conclut qu’ils coïncident avec les épisodes de canicule.

Les autres polluants atmosphériques ont cependant tendance à diminuer depuis les années 2000. "La baisse atteint 87 % pour le dioxyde de soufre (SO2), 64 % pour les oxydes d’azote (NOx) et 56 % pour les [particules fines de diamètre inférieur ou égal à 2,5 micromètres (PM2,5)]", dévoile le rapport. 

Si la plupart des polluants atmosphériques sont en baisse en France, l'ozone a augmenté de 23 % depuis 2009, principalement à cause des épisodes caniculaires.
©Ministère de la Transition écologique

Le résultat d’activités anthropiques 

Qu’ils représentent un danger pour la santé ou participent au réchauffement climatique, ces gaz partagent la même origine. S'ils sont tous naturellement présents dans l’atmosphère, leur concentration élevée est le résultat d’activités anthropiques, principalement dans les secteurs des transports, de l’industrie, de l’agriculture, mais aussi du chauffage des logements

Tout comme les émissions de gaz à effet de serre sont soumises dans l'UE à des objectifs de diminution, alignés sur ceux de l'Accord de Paris, les polluants atmosphériques sont également régulés dans les frontières de l’Union européenne. 

"En 2022, la France respectait tous les objectifs fixés pour 2020 ainsi que ceux fixés pour 2030 pour le [dioxyde de soufre], [l’ammoniac] et les [composés organiques volatils non méthaniques]. Pour atteindre les objectifs de 2030, il reste nécessaire de réduire les émissions [d’oxyde de soufre] et de [particules fines de diamètre inférieur ou égal à 2,5 micromètres] de 10 à 30 % par rapport à 2022", relevait le rapport du ministère de la Transition écologique.