En juillet 2022, près de 20 000 hectares de la forêt de Landiras en Gironde, sont partis en fumées après de monstrueux incendies. En octobre, les pins menaçaient encore de tomber et l'odeur des cendres persistaient.
© Camille Tribout / ID L'Info Durable
Climat

Le réchauffement climatique alimente les feux de forêts

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Chaque année, 9 départs de feux sur 10 sont d’origine humaine, actes volontaires ou malveillants confondus. Même s’il suffit d’une étincelle, le réchauffement climatique exacerbe les risques d’incendies. 

D'après Météo France, 90 départements ont été confrontés à un incendie de forêt au cours de l'année 2022. Le pourtour méditerranéen et le Sud aquitain sont particulièrement exposés aux risques. À l'échelle mondiale, ce sont 350 millions d'hectares de forêts en moyenne qui brûlent par an, estime Oxfam. 

Alors que les flammes continuent de ravager le Canada, dans la région de l'Algarve (Portugal), ce sont plus de 10 000 hectares qui s'embrasent début août. Le 10 août, des feux impressionnants touchent l'île d'Hawaï. Selon le ministère de la Transition écologique, 50 % des incendies sont l'oeuvre d'actes malveillants, de pyromanes. Toutefois, le réchauffement climatique offre un terrain fertile au développement rapide des feux de forêts. 

Un climat plus sec facilitateur 

Selon une étude de 2013 du Imperial College London, les feux de forêts seraient de plus en plus fréquents et intenses du fait du dérèglement climatique. Les hausses des températures favorisant l'évapotranspiration des plantes, elles seraient plus fragiles et deviennent des agents facilitateurs de développement rapide d'incendies. Les hivers, plus chauds, permettent aux parasites comme les insectes et champignons d'attaquer les végétaux, favorisant leur dépérissement. Les excès de biomasse morte deviennent des "stocks de combustibles disponibles extrêmement importants" pour la plus petite étincelle, explique Météo France. 

Le service de météorologie estime toujours que la saison des feux devrait s'allonger d'un à deux mois d'ici le milieu du siècle. Les faibles précipitations, une végétation sèche, et des vents sont le cocktail idéal l'expansion incontrôlable des feux. Les incendies extrêmes devraient augmenter de 14 % d'ici 2030, selon le rapport du Programme des Nations Unies pour l'Environnement

La malveillance et le manque de vigilance présentent des risques accrus dans une forêt fragilisée par les sécheresses. "La végétation étant plus sèche, les accidents risquent de se produire plus fréquemment. Cela va aussi conduire au fait que la phase de propagation du feu, jusqu'au seuil critique d'un hectare, va être plus rapide", énonçait à franceinfoFrançois Pimont, chercheur à l'Inrae. 

Dans 9 cas sur 10, l'homme allume la flamme

Seulement un feu de forêt sur 10 est d'origine naturelle, le reste est provoqué par l'activité humaine, rappelle Prévention Incendie. 40 % sont intentionnels, déclenchés par des incendiaires ou même des pyromanes. La moitié des feux de forêts est en revanche liée aux activités humaines, par accident ou imprudence. Les départs de feu sont causés par les activités des entreprise ou les activités individuelles. Même si les forêts sont moins résistantes, cela signifie dans le même temps qu'une majorité des feux peuvent être évités.

La foudre est la seule cause naturelle d'un feu de forêts, variant de 4 à 8 % des départs d'incendies selon les départements. Les éclairs peuvent déclencher des incendies lorsqu'ils frappent les arbres ou d'autres matériaux inflammables. Surtout, pendant les périodes de sécheresse ou de chaleur extrême, un seul éclair peut suffire à enflammer une forêt.

Prévention et gestion 

Les mesures préventives incluent l'éducation du public, l'imposition de restrictions pendant les périodes de sécheresse, la surveillance accrue des activités humaines dans les zones forestières et l'entretien des lignes électriques. Le rapport de l'ONU appelle les gouvernements à investir davantage dans la prévention et dans la réduction des risques en développement des systèmes de surveillance.

Début juin 2023 était lancée la "Météo des forêts", diffusée quotidiennement par Météo-France pour prévenir les départs de feux. Depuis le début de l'année, 9 000 hectares se sont embrasés en France selon l'Office National des Forêts (ONF).

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