Une vaste consultation citoyenne menée par ICI en partenariat avec l’institut Odoxa, intitulée « Ma commune, mon maire et moi », a permis de sonder les Français sur l'engagement climatique de leurs élus locaux. (Mairie de Paris).
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Climat

Climat : les Français attendent plus d’action de la part de leurs maires

Une vaste consultation citoyenne menée par ICI en partenariat avec l’institut Odoxa, intitulée " Ma commune, mon maire et moi", a permis de sonder les Français sur l'engagement climatique de leurs élus locaux. Du 1er au 15 septembre, 13 164 citoyens ont répondu à un questionnaire en ligne, exprimant leur opinion sur les politiques environnementales menées dans leur commune.

Trois français sur 10 se disent prêts à déménager pour trouver de meilleures conditions de vie. Ce sentiment est particulièrement marqué dans le sud du pays : en Occitanie et en Provence-Alpes-Côte d’Azur, 34 % des habitants envisagent de quitter leur région en raison de la dégradation du climat local. Une tendance qui interroge sur les futurs mouvements de population et les inégalités territoriales liées à l’adaptation climatique. À six mois des élections municipales de mars 2026, cette enquête dresse un premier état des lieux des attentes et perceptions des citoyens en matière de transition écologique à l’échelle locale.

Que pensent les Français de leur maire ?

Historiquement perçu comme l’élu de proximité par excellence, le maire reste la figure de confiance entre l’État et les citoyens. Pourtant, face aux défis climatiques, les attentes des Français semblent de plus en plus insatisfaites. Selon la consultation citoyenne menée par Odoxa, 77 % des personnes interrogées estiment que leur maire n’en fait pas assez pour lutter contre le dérèglement climatique.

Les Français apparaissent particulièrement lucides et impliqués : 9 sur 10 reconnaissent que le dérèglement climatique est bien en cours, et 35 % pensent même qu’il est déjà trop tard pour l’enrayer. Si 33 % estiment que l’inaction des élus s’explique par un manque de moyens, 44 % considèrent surtout que la lutte climatique n’est tout simplement pas une priorité pour leurs maires. Des signaux encourageants émergent toutefois : 62 % des maires se disent prêts à mettre en œuvre au moins l’un des quatre écogestes les plus efficaces proposés dans le cadre de cette consultation.

Que souhaitent les Français ?

Pour améliorer leur cadre de vie tout en répondant aux défis climatiques, les Français formulent des attentes claires envers leurs communes. Selon la consultation menée par Odoxa, 67 % souhaitent davantage de végétalisation dans l’espace public, 64 % appellent à une régulation plus stricte des constructions pour limiter la bétonisation, et 56 % estiment qu’il est nécessaire de sensibiliser les habitants aux écogestes du quotidien.

Mais les citoyens ne comptent pas uniquement sur leurs élus : ils se disent aussi prêts à agir à titre individuel. Ainsi, une large majorité déclare vouloir consommer davantage de fruits et légumes de saison, et 68 % se montrent attentifs à leur consommation d’eau, notamment durant les périodes estivales. En matière de mobilité, 18 % des sondés envisagent de modifier leurs habitudes de déplacement, voire d’investir dans un véhicule électrique.

La chaleur et les inondations : les deux principales craintes des Français

Les incendies de cet été ou encore les violents orages qui ont frappé le sud-est de la France autour du 20 septembre rappellent à quel point certaines régions sont particulièrement vulnérables face aux événements climatiques extrêmes. Selon les résultats de la consultation menée par Odoxa, près d’un tiers des 36 000 communes françaises seraient directement menacées par les effets du changement climatique. Les zones les plus exposées se concentrent dans le sud-est de la France, régulièrement endeuillé par des épisodes de sécheresse, de canicule, d’inondations ou d’incendies.

À l’inverse, des régions comme la Normandie ou la Bretagne semblent, pour l’instant, relativement épargnées, grâce à des températures plus modérées, même lors des périodes de fortes chaleurs. Récemment, une étude de l’université américaine Notre-Dame classait la France au 16ᵉ/187 rang mondial des pays où il fera encore bon vivre en 2050, en raison notamment de sa capacité d’adaptation et de la diversité de ses climats.