Environ la moitié du CO2 émis par les hommes ne peut plus être absorbée par la nature.
©Christophe Francois/Shutterstock
Climat

Climat et météo, quelle différence ?

Météo et climat : deux sciences fréquemment confondues qui servent les controverses climatiques. Plus question de faire l'erreur : si la première permet d'établir des prévisions du temps à court terme, l'autre étudie les variations des températures du globe sur plusieurs décennies. 

Les controverses liées au changement climatique progressent encore en France, selon un sondage Ipsos de décembre 2022. Atteignant les 37 %, le climato-scepticisme a grappillé 8 points en un an. Si ce n'est pas la réalité d'un dérèglement climatique qui est remis en question, c'est en revanche l'implication des activités humaines dans la hausse des températures qui l'est. 

Un des discours dissonants porté par les climato-sceptiques, à l'instar de Donald Trump : "Comment se fait-il qu'il fasse 12 degrés au mois de mai, où est le réchauffement climatique ?" Égérie du négationnisme du changement climatique, l'ancien président américain postait sur Twitter en 2017 : "Dans l'Est, cela pourrait être la veille du jour de l'an la plus froide jamais enregistrée. Peut-être qu'on pourrait utiliser un peu de ce bon vieux réchauffement climatique [...]." Symptôme d'une confusion entre météo et climat encore prégnante. 

Une différence principalement temporelle et géographique 

La météo et le climat relèvent de deux sciences distinctes mais souvent confondues. La météorologie s'intéresse à l'état de l'atmosphère à un lieu et moment donné pour établir des prévisions du temps au quotidien sur une courte période à venir, généralement une semaine. Elle se base sur les phénomènes affectant la partie basse de l'atmosphère et fournit des prévisions sur les précipitations, températures à court terme, pression atmosphérique, vent. 

À l'inverse, la climatologie étudie, grâce aux statistiques de référence, les variables atmosphériques sur de longues périodes. Le climat est donc une évolution des événements météorologiques sur de grandes échelles de temps, trente ans par convention. Il donne la température moyenne du globe, atmosphérique et océanique, par rapport à l'ère industrielle, soit 1850. Une évolution par ailleurs préoccupante puisqu'on envisage déjà un futur à +4 degrés

De sorte que, une hausse de 5 degrés au niveau local n'a pas les mêmes effets qu'une hausse de 5 degrés au niveau global. La dernière fois que des niveaux inférieurs à 5 degrés de moins qu'aujourd'hui ont été mesurés, cela remonte à l'ère glaciaire, il y a 20 000 ans, lit-on dans l'ouvrage du média Bon Pote, Tout comprendre sur le climat.

L'activité humaine comme variable majeure du climat

Pour répondre à ceux qui soupçonnent l'influence des activités humaines sur le climat et sont encore persuadés qu'il n'est altéré uniquement par des phénomènes naturels : si ces seuls facteurs agissaient sur le climat, la température moyenne sur terre n'aurait jamais dépassé les +0,5 degrés, assurent les rapports du Giec (Groupe d'experts intergouvernemental d'évolution du climat). Toujours selon le Giec, les gaz à effet de serre font évoluer le climat à +1,5 degrés.

Le cinquième rapport des scientifiques de 2013 le rappelle : "On détecte l'influence des activités humaines dans le réchauffement climatique de l'océan et de l'atmosphère, dans les changements du cycle global de l'eau, dans le recul des neiges et des glaces, dans l'élévation du niveau moyen mondial des mers et dans la modification de certains extrêmes climatiques." Et poursuit : "Il est extrêmement probable que plus de la moitié de l'augmentation observée de la température moyenne à la surface du globe [...] est due à l'augmentation anthropique des concentrations de gaz à effet de serre et à d'autres forçages anthropiques conjugués."

Juin 2023, le mois de tous les records

Sur Twitter, le docteur en agroclimatologie, Serge Zaka, traque les discours climatosceptiques qui pullulent sur le réseau social. Vulgarisateur scientifique, il ponctue ses tweets par des graphiques à la réalité effarante : En juin 2023, la température moyenne du globe a dépassé les +1,5 degrés et les températures océaniques ont atteint +5 degrés. Les accords de Paris de 2015 s'en retrouvent alors largement bafoués. Le courant El Niño, dans le Pacifique et qui a débuté mi-mai, a aussi contribué à la hausse des températures. 

Mais si juin a été l'un des mois les plus chauds, juillet est en passe de le rejoindre. La première semaine de juillet 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée sur Terre. Le jeudi 6 juillet 2023 une température moyenne globale de 17,08 degrés a été recensée.  

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