Le désert du Sahel en Mauritanie.
©Christian R. Meurer/Shutterstock
Environnement

Au Sahel, une action globale contre le désert et pour la stabilité

Le "One Planet Summit", qui se tient lundi à Paris à l'initiative de la France, doit notamment recueillir des engagements de financements en faveur du programme de "grande muraille verte" qui lutte contre la désertification dans 11 pays au sud du Sahara.

Alors que les organisateurs espèrent des promesses à hauteur de 10 milliards de dollars, le Fonds international de développement agricole (Fida), agence spécialisée des Nations Unies, va doubler ses investissements dans la région, explique son président Gilbert Houngbo, avec une "approche intégrée" visant à favoriser la stabilité dans cette zone particulièrement volatile.

Question : Comment le Fida va-t-il s'impliquer davantage dans la zone de la "grande muraille verte"?

Réponse : D'ici 2030 c'est un demi milliard de dollars supplémentaire que nous allons mettre à disposition sous forme de prêts concessionnels et parfois de dons.

Ce projet s'inscrit dans la tendance visant à renforcer les volets protection de l'environnement et durabilité de nos actions. Notre cheval de bataille est l'amélioration des conditions de vie des populations rurales, en intégrant l'approche de sécurité alimentaire dans un cadre de durabilité.

Nous voulons mobiliser le maximum de ressources sur le terrain pour des projets concrets. D'ici quelques mois, nous aurons aussi un programme pour les pays du G5-Sahel (Mali, Tchad, Niger, Burkina Faso, Mauritanie) et le Sénégal, avec nos collègues de la FAO et du PAM: formation des petits producteurs à des techniques agropastorales plus adaptées au climat et respectueuses de l'environnement, investissements pour créer de l'emploi pour la jeunesse, pour développer des marchés locaux.

Q : Pourquoi mettre l'accent sur cette région ?

R : Il y a bien sûr l'aspect sécuritaire que nous connaissons tous. En tant que dirigeant africain (Togolais) je mesure le rôle que le Sahel peut jouer positivement, ou négativement si ses problèmes ne sont pas réglés.

Mais avant même le début des problèmes actuels, la question de l'avancement du désert posait un défi. Mais ce défi semblait tellement monstrueux, tellement grand, qu'il n'y avait pas la même volonté politique qu'aujourd'hui.

Depuis l'accord de Paris (de 2015) et avec les initiatives que prend la France, il y a un nouveau momentum, des 11 pays eux-mêmes comme de la communauté internationale, pour faire une vraie différence d'ici 2030.

Q : Quels sont les critères pour mesurer le succès?

R : Ce n'est pas uniquement une question de verdir le désert, même si c'est évidemment le point de départ. C'est aussi une approche globale. Il s'agit de créer des infrastructures propres et durables, telle que l'énergie solaire, et les utiliser pour les populations rurales. De créer de l'emploi en augmentant la production agricole, en la rendant plus concurrentielle à moindre coût. De contribuer ainsi à la sécurité alimentaire et que les producteurs aient la capacité d'améliorer leurs revenus afin de mieux faire vivre leurs familles.

Il nous faut une approche intégrée, qui nous permettra, in fine, d'avoir des résultats durables. La muraille verte est une question environnementale, mais c'est de façon indissociable une approche sociétale, une approche pour la santé, la création d'emplois. Et donc une contribution à une stabilité sécuritaire.

Avec AFP.

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