1,7 milliards. C’est le nombre de colis envoyés par an, en France, selon les chiffres publiés en 2024 par l’Observatoire du courrier et du colis. Un volume qui ne cesse de progresser chaque année, et qui est en grande partie lié à l’essor du e-commerce ces dernières décennies.
Selon l’ADEME, 42 millions de Français réalisaient des achats en ligne en 2021, soit 80 % de personnes âgées de 11 ans et plus, "pour environ une transaction par achat et par semaine (produits et services confondus)".
Le poids des retours colis
Parmi les secteurs qui ont le vent en poupe auprès des consommateurs, la mode figure en tête de liste, portée notamment par le succès des plateformes en ligne de fast-fashion. Selon l’institut français de la mode, des marques comme Shein, Temu et Amazon ont réalisé plus de "deux milliards d’euros de vente en France, soit une hausse de 18 % des ventes par rapport à 2023", rapporte Ici (anciennement France Bleu) dans un article publié le 14 février dernier.
Un appétit croissant qui a toutefois un coût pour la planète. Ce qui pèse notamment le plus lourd, ce sont les retours produits, d’autant plus s’ils sont gratuits. Les colis retournés entraînent une multiplication des transports et une augmentation des émissions de gaz à effet de serre, souligne l'ADEME.
Cela représente également des coûts importants pour les marques. "Cette pratique pèse sur les marges des e-commerçants du textile : un retour de colis coûte en moyenne entre 21 et 46 dollars (20 et 43,8 euros), compte tenu des importants frais de transport, traitement et reconditionnement", précise l’AFP qui s’appuie sur une étude réalisée par McKinsey.
L’ère de l’essaye virtuel
Pour réduire la voilure, certaines enseignes, comme Zara ou Uniqlo, ont ainsi décidé de de facturer des frais retours pour tout article acheté en ligne. D’autres, à l’instar de Maje, Sandro ou encore Zapa, misent plutôt sur l’IA pour aider leurs clients à éviter d'éventuelles erreurs.
Celles-ci ont notamment adopté la solution proposée par Fringuant, une entreprise française qui se sert de l’intelligence artificielle pour permettre à l’acheteur de visualiser sur son corps le vêtement qu’il souhaite acheter. A partir d’un selfie, l’outil est capable de calculer ses mensurations et les comparer aux dimensions de la pièce convoitée.
Zalando a également emboîté le pas de l’IA, en acquérant en 2020 la start-up suisse Fision, spécialisée dans le scanning corporel. La plateforme de commerce en ligne propose ainsi à ses clients une cabine d'essayage virtuelle. En octobre 2024, une nouvelle fonctionnalité a été ajoutée afin de personnaliser encore davantage leur expérience shopping. Celle-ci permet de créer un avatar 3D basé sur leur morphologie.
L’essayage virtuel, ou virtual try-on (VT) en anglais, ne se cantonne pas uniquement au secteur de l’habillement. Ce service est aussi utilisé par certaines marques de chaussures, de lunettes ou même de maquillage.
Pour aller plus loin : "La mode éthique dans nos dressings"