Ne penser qu’à l'impact environnemental d'un produit après sa conception et son utilisation n’est plus suffisant.
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Métavers : quand l'engagement passe du virtuel au réel

Critiqué pour son impact sur le lien social, la sécurité de nos données personnelles ou sur l’environnement, le métavers pourrait toutefois servir certaines causes sociales ou environnementales. Zoom sur ces initiatives utiles qui émergent dans ce nouvel univers numérique.

A l’image de l’OASIS dans le film de Steven Spielberg Ready Player one, le métavers est un univers virtuel et social qui devient réalité. Depuis l’annonce de Facebook, devenu Meta, d’élaborer un métavers comme "futur des relations sociales" en 2021, cette innovation technologique occasionne effervescence ou critique sur son impact social et environnemental.

Le numérique serait déjà responsable de l’émission de 1 400 tonnes de gaz à effet de serre en 2019, selon une étude GreenIT de la même année. Le métavers pourrait alors les augmenter par l’utilisation de technologies énergivores comme les centres de données nécessaires au fonctionnement de la réalité virtuelle, comme l’affirme le philosophe des sciences et techniques Fabrice Flipo dans un article de Reporterre.

A l’inverse, d’autres vantent le métavers pour sa capacité à élargir le champ des possibles. Les entreprises commencent à s’emparer des plateformes dédiées pour développer une nouvelle expérience clientèle ou pour la conception de nouveaux projets. Bref, un nouveau monde dans lequel certains choisissent de s’engager pour des causes bien réelles. ID fait le point sur ces nouvelles initiatives qui favorisent l’engagement.

Qu’est-ce que le métavers et comment y accéder ?

Le métavers n’est pas nouveau. Le concept remonte même au début des années 1990 avec la publication du roman de science-fiction de Neal Stephenson Snow Crash ou Le samouraï virtuel en version française. Le romancier y décrit un monde virtuel dans lequel les personnages - ou avatars - voient leurs cerveaux infectés par un virus informatique. Depuis, le métavers est passé de la fiction à la réalité, avec l’élaboration de jeux vidéo comme "Fortnite" ou de plateformes dédiées telles que "Decentraland" ou "Horizon Worlds". Ces dernières se sont davantage développées depuis quelques années, notamment avec la pandémie mondiale de Covid-19 et les confinements successifs.

Pour accéder à ces plateformes du métavers, il faut s’équiper d’un casque de réalité virtuelle comme l’Oculus Quest ou des lunettes de réalité augmentée. Ces métavers permettent déjà aux avatars des utilisateurs de se rencontrer en réalité virtuelle. Toutefois, ces plateformes ne sont pas encore à la hauteur du métavers imaginé par Mark Zuckerberg. Le propriétaire de Meta entend concevoir le futur d’Internet et des réseaux sociaux comme un univers numérique dans lequel il sera possible de travailler, de rencontrer ses amis, et plus récemment de vendre des objets virtuels selon un communiqué de l’entreprise publié le 11 avril 2022.

Will, le premier SDF du métavers pour alerter sur l’isolement 

L’association Entourage, luttant contre l’exclusion des personnes sans domicile fixe, a lancé le 31 mars dernier, à l’occasion de la fin de la trêve hivernale, le premier SDF du métavers. Appelé Will, il a été créé au sein du monde "Decentraland", par l’association entourage et l’agence TBWA/Paris afin de sensibiliser les internautes à l’isolement social dont peuvent être victimes les sans-abri.

A travers des posts sur les réseaux sociaux, des interviews croisées avec des personnes actuellement ou anciennement SDF, Will serait le "porte-parole des visibles et des invisibles". Un moyen pour l’association de pointer du doigt le paradoxe d’un monde virtuel qui nous rendrait plus connectés les uns aux autres, tout en renforçant l’isolement des personnes en situation de précarité.

Des NFT en faveur de l’environnement

Cannes (Alpes Maritimes) se targue d’être la première ville européenne à s’emparer du métavers. Dans un communiqué, publié le 5 avril dernier, la municipalité a annoncé, en partenariat avec la société Petrimm, vouloir numériser onze œuvres du patrimoine cannois pour en faire des NFT, un certificat d'authenticité numérique. Celles-ci seront vendues aux enchères lors du Cannes Lions International Festival of Creativity, qui aura lieu du 20 au 24 juin 2022. Les heureux propriétaires de ces reproductions de la Croisette ou du Palais des festivals pourront alors implanter ces NFT dans le métavers. Sur la totalité de l’argent que rapportera cette vente aux enchères, 10 % seront reversés au Fond de dotation de Cannes qui les redistribuera à des associations de la ville porteuses d’actions en faveur de l’environnement.

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