Alors que la France se cherche un gouvernement, les sénateurs Anne-Catherine Loisier (centriste, Côte-d'Or) et Serge Mérillou (socialiste, Dordogne) ont présenté mercredi un rapport d'information identifiant les "obstacles à lever" et "leviers à activer" pour "renforcer l'aval de la filière bois", qui représente 400.000 emplois directs et plus de 60 milliards d'euros de chiffre d'affaires.
"Nous soulignons un point de vigilance important: il faut faire en sorte que la forêt bénéficie d'un budget suffisant" et "ne pas alourdir la fiscalité des entreprises forestières", a déclaré Mme Loisier.
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Rappelant que l'ensemble des engagements de la planification écologique pour la forêt et le bois avaient été "ramenés de plus de 500 millions d'euros en 2024 à 130 millions en 2025", elle a plaidé a minima pour "le maintien de cette enveloppe" de 130 millions d'euros, alors que le chiffres de 50 millions a circulé pour le futur budget. "Cela ne suffirait même pas au renouvellement" des forêts dépérissantes, a-t-elle souligné.
La mission d'information sénatoriale s'est demandé "comment expliquer qu'un dixième du déficit commercial de la France (8,5 milliards d'euros) soit imputable aux prodboisuits , alors qu'un tiers de la superficie hexagonale est recouverte de forêts (17,5 millions d'hectares)".
Vers une filière bois plus compétitive et adaptée à la forêt de demain
A l'issue de 60 auditions et cinq visites de terrain, en Alsace et en Allemagne, elle a formulé une série de recommandations "visant à optimiser la valorisation de la ressource bois", alors qu'aujourd'hui la France exporte essentiellement du bois brut, important papier/carton, meubles et bois de sciage.
Concernant le secteur de l'ameublement, M. Mérillou a relevé que "depuis 2000, la part du +fait en France+ est passée de 77% à 37%", tant en raison d'une baisse de la production nationale que de la hausse des importations - en particulier à cause du "dumping de la +fast déco+ chinoise".
Pour "corriger le tir", le rapport appelle à instaurer des mesures de protection du marché européen, évoquant une "taxation carbone" aux frontières, mais aussi un assouplissement des règles trop lourdes pour les entreprises et une "prolifération normative paralysante".
Les sénateurs rappellent aussi que la diversité génétique de la forêt française est "son meilleur atout face au changement climatique". Et "c'est donc à l'industrie de s'adapter à la forêt de demain et pas l'inverse", a estimé Mme Loisier.
Avec AFP