Entre le 19 et le 31 mars, à l'occasion de la deuxième édition du budget participatif de l'Université de Rennes 2, les étudiants du campus étaient invités à voter pour l'initiative étudiante de leur choix parmi les 26 présélectionnées. Mardi 2 avril, le classement des 10 projets retenus a été dévoilé : ils se partageront tous la somme de 34 000 euros, issue du fonds FSDIE, dédié au financement des initiatives étudiantes, rapporte Ouest France. Avec 4 397 voix sur 8 600 votes, l'installation sur le campus de distributeurs gratuits de protections hygiéniques a remporté la première place. Parmi les lauréats, on retrouve également la plantation d'arbres fruitiers ou la peinture d'un escalier aux couleurs de l'arc-en-ciel, destiné à "visibiliser les droits LGBTQI+".
La précarité menstruelle au cœur du débat
Selon plusieurs associations, les femmes dépensent en moyenne entre cinq et sept euros par mois dans les protections hygiéniques. Une somme parfois trop coûteuse pour les étudiantes, qui ne bénéficient pas d'un grand budget. "De nombreuses femmes ne peuvent pas correctement subvenir à ce besoin. J'ai des amies qui sont obligées d'utiliser une seule serviette par jour, en ajoutant du papier toilette ou du sopalin pour ne pas dépenser trop d'argent. C'est difficile à vivre et humiliant", confiait récemment à l'AFP une étudiante lilloise de 22 ans. En janvier dernier, des étudiants de l'université de Lille ont distribué gratuitement sur le campus 30 000 tampons, serviettes et coupes menstruelles, afin de "lutter contre la précarité menstruelle". "Dans un budget étudiant, il n’y a pas beaucoup de marge de manœuvre, c’est parfois la nourriture ou l’hygiène", expliquait à l’AFP Sandrine Rousseau, vice-présidente chargée de la vie étudiante et de l’égalité femmes-hommes à l’Université de Lille. Depuis 2018, la mutuelle LMDE s'est engagée à rembourser une partie des protections périodiques des étudiantes, à hauteur de 20 à 25 euros par an.