Façade de la Base, 31 rue Bichat, 75010, Paris.
©La Base
Social

La Base : retour sur trois ans de lutte pour le climat

Installée depuis 2019 au 31 rue Bichat dans le 10ème arrondissement de Paris, La base, quartier général des mobilisations pour le climat et la justice sociale, doit déménager. Après avoir assisté aux débuts du tiers-lieu, ID revient sur les réalisations de cet endroit emblématique.  

Aux alentours de la place de la République, haut lieu des mobilisations parisiennes, une façade colorée attire les badauds qui viennent y jeter un œil. A l’intérieur, canapés, bar, tables, chaises, bibliothèques et installations artistiques en tous genres, invitent à l’engagement dans une ambiance conviviale. 

Pourtant, la Base, point de ralliement des militants engagés pour la justice sociale et climatique depuis 2019, fermera ses portes fin juin. Cartons et bazar viennent se mêler au décor original du bâtiment, signant la fin d’une époque. Banderoles, pancartes, affiches : on y voit partout des fragments de ses actions passées. Car la Base n’est pas seulement un lieu, c'est une histoire qui se raconte à travers les murs et les bénévoles. 

La création d’une “porte d’entrée vers l’engagement”

Cette histoire, Pierre-Julien Crovisier, responsable de la coordination et de la communication à la Base, nous la détaille lors de notre visite guidée des lieux. Le militant nous partage les débuts de cet espace dédié à la mobilisation pour la justice sociale et climatique. Un lieu créé en 2019 pour répondre au “sursaut de la volonté des citoyens et des citoyennes à se mobiliser pour l’environnement” après les catastrophes climatiques en chaîne de l’été 2018 et la démission de Nicolas Hulot du gouvernement. Une dizaine d’associations, parmi lesquelles Alternatiba, Notre Affaire à Tous ou 350.org, se sont donc réunies pour  “fédérer ces énergies et créer ce lieu”. Un bâtiment de 600 m2 constitué de salles de coworking, de réunions, d’espaces événementiels, d’ateliers créatifs, qui se veut être une “porte d’entrée vers l’engagement”. 

Des initiatives solidaires

Une mobilisation écologique mais aussi solidaire qui transparaît à travers plusieurs actions menées par les bénévoles. Au rez-de-chaussée, un vestiaire, propose ainsi des vêtements sérigraphiés aux valeurs chères à la Base. Tous sont à prix libre. Il suffit de déposer un peu d’argent dans une caisse pour obtenir ces t-shirts et sweat-shirts. Dans le même esprit, une "bibliothèque de l’engagement" est installée au sein de cet espace ouvert au public. Les bénévoles ont aussi institué des maraudes permettant plusieurs fois par semaine de récréer du lien social avec les personnes sans-abri du quartier, ainsi qu’un frigo solidaire dans lequel de la nourriture est mise à disposition pour les personnes dans le besoin. 

Le lieu d’une mobilisation historique

Sur l’une des façades de la salle un "mur de l’engagement" est exposé aux yeux des visiteurs. Il affiche les actions passées, les organisations fondatrices, les événements à venir mais aussi des animations. Un autre mur exhibe une chanson d’Orelsan, les films Goliath et Don’t Look up. “L’idée était que les gens y affichent ce qui les motive en cette période électorale,” explique Pierre-Julien Crovisier. Les pancartes et banderoles décorant les murs des différentes salles, dévoilent aussi les manifestations passées, pour certaines historiques. Des mobilisations sans précédent, permises par “le soutien logistique de la Base”, comme l’Affaire du siècle sur laquelle Notre Affaire à Tous a travaillé dans ces bureaux. “Cet espace crée du lien entre les membres des différents groupes. Bien plus qu’un lieu, c’est une communauté,” affirme le responsable en communication. 

Mobilisation de la base dans le procès contre l'Etat pour inaction climatique.
©Clément Tissot

Un déménagement complexe 

Signé en janvier 2019, le bail ne devait à l'origine durer qu’un an. Il a finalement été prolongé durant deux années jusqu’au 30 avril, puis jusqu'au mois de juin 2022. Le propriétaire désirant récupérer les lieux pour un autre usage, les membres de la Base tentent de trouver de nouveaux locaux pour organiser la lutte. Une recherche qui s’avère “particulièrement complexe au vu du prix de l’immobilier parisien”, se désole Pierre-Julien Crovisier. Pour l’heure bénévoles et salariés de la Base contactent les organismes locaux et mairies d’arrondissement afin de trouver un nouveau bâtiment à occuper. “L’objectif est de revenir dans quelques mois avec un nouveau lieu et un nouveau projet,” espère ce membre actif de la Base.

Par Hannah Brami et Emilie Pelloux. 

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