La prochaine conférence mondiale sur le climat, la COP30, se déroulera du 10 au 21 novembre 2025 à Belém, en plein cœur de l’Amazonie brésilienne. Le pays hôte entend y placer l’adaptation des petits agriculteurs au centre des débats, un enjeu devenu incontournable alors que la planète vient de connaître une année record de chaleur.
Des millions de petits exploitants au cœur de l’équilibre alimentaire mondial
À travers le monde, près de 500 millions de petites exploitations agricoles, couvrant chacune moins de dix hectares, assurent près de la moitié de la production calorique mondiale et font vivre plus de 2,5 milliards de personnes. Ces fermes familiales constituent la colonne vertébrale de la sécurité alimentaire mondiale, mais elles sont aussi les plus exposées aux dérèglements climatiques.
Selon une analyse publiée par l’alliance Family Farmers for Climate Action, les financements dont disposent ces producteurs sont dérisoires au regard des besoins : à peine 0,36 % des montants nécessaires, soit moins de 2 milliards de dollars par an, alors qu’il en faudrait 443 milliards pour leur permettre de s’adapter aux impacts du changement climatique.
Ce chiffre impressionnant reste inférieur aux 470 milliards de dollars dépensés chaque année à l’échelle mondiale pour des subventions agricoles qui nuisent à la santé, à l’environnement et au climat, selon les Nations unies.
Accès au financement : un parcours d’obstacles pour les petits agriculteurs
Le rapport souligne l’ampleur des difficultés rencontrées par les petits producteurs pour accéder aux financements destinés à l’adaptation climatique. À cela s’ajoute un manque criant d’institutions financières en milieu rural : en Asie, en Afrique et en Amérique latine, à peine 16 % des banques proposent des produits réellement adaptés à leurs besoins.
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Faute d’alternatives, nombre d’entre eux n’ont d’autre choix que de recourir à des prêteurs informels, aux taux d’intérêt souvent exorbitants. Une solution de survie qui se transforme rapidement en spirale d’endettement, freinant toute capacité d’investissement dans la résilience de leurs exploitations.
Face à ce constat, la FFCA avance plusieurs pistes concrètes. Elle appelle notamment à la création d’un Fonds pour la résilience et l’autonomisation des agriculteurs, un mécanisme géré directement par les organisations paysannes afin de simplifier l’accès aux financements et d’assurer que l’argent parvienne réellement aux exploitants.
Un enjeu central de la COP30
Soutenir les petits producteurs, c’est garantir notre alimentation et protéger la planète.
Les discussions de Belém s’annoncent cruciales. Les organisations paysannes espèrent que la COP30 débouchera sur un engagement clair en faveur du financement de l’adaptation agricole et sur la reconnaissance du rôle clé des petits exploitants dans la lutte contre la faim et le changement climatique.
"Il est urgent que les fonds climatiques arrivent enfin sur les fermes", résume la coalition FFCA. "Soutenir les petits producteurs, c’est garantir notre alimentation et protéger la planète."