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Santé

Zone à faibles émissions de Londres: du mieux pour la qualité de l'air, mais peu d'effets sur la santé

Selon une étude publiée mercredi 14 novembre dans la revue Lancet Public Health, si la mise en place d'une zone à faibles émissions dans le centre de Londres a eu un effet positif sur la qualité de l'air, il n'y a par contre aucune preuve qu'elle ait entrainé une baisse du nombre d'enfants atteints de problèmes respiratoires. 

Alors que la mise en place de Zones à Faibles Emissions (ZFE) dans une quinzaine d'agglomérations françaises fait partie des mesures phares envisagées dans le projet de loi d'orientation des mobilités afin de tacler la pollution atmosphérique, les bénéfices sanitaires de tels dispositifs restent quant à eux à démontrer.

C'est en tout cas ce qui ressort d'une étude publiée mercredi 16 novembre dans la revue médicale Lancet Public Health, dont les résultats montrent que si la création d'une ZFE dans le centre de Londres en 2008 a eu des effets positifs sur la qualité de l'air, avec notamment une baisse des niveaux de dioxyde d'azote, elle n'a par contre pas entrainé de diminution significative du nombre d'enfants présentant des problèmes pulmonaires. "Nous n'avons trouvé aucune preuve de réduction de la proportion d'enfants ayant de petits poumons au cours de cette période, malgré de légères améliorations de la qualité de l'air dans les zones urbaines très polluées lors de la mise en œuvre de la ZFE de Londres", conclut ainsi l'étude, menée sur un échantillon de plus de 2000 enfants âgés de 8 à 9 ans résidant dans des zones hautement polluées. 

Pas question pour autant d'abandonner le concept, pointent toutefois les chercheurs, pour qui il est nécéssaire de prendre des mesures plus ambitieuses. "De nombreuses zones de Londres et de l'extérieur ne respectent toujours pas les normes européennes en matière de pollution de l'air et ont peu de chances de les respecter sans un resserrement substantiel des contrôles d'émissions actuels ", explique l'un des auteurs, Chris Griffiths, professeur à l'Université Queen Mary de Londres. 

Dans l'Hexagone, une évaluation prospective sur l'impact sanitaire des ZFE menée par l'Observatoire régional de santé d'Île-de-France (ORS), en partenariat avec Airparif et Santé publique France, estimait quant à elle que "quel que soit le scénario étudié, la mise en œuvre de la ZFE produirait des bénéfices sanitaires en matière de réduction du nombre de décès et de pathologies chroniques, notamment chez les enfants".