La France veut mettre l'accent sur la prévention en matière de santé.
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Santé

Santé : la France veut faire plus de place à la prévention

La France veut faire plus de place à la prévention en santé en mobilisant davantage l'innovation, selon une stratégie dédiée à la prévention présentée mercredi par les pouvoirs publics.

Ce plan interministériel, doté de 170 millions d'euros dans le cadre du volet santé de France 2030, sera piloté par l'Agence de l'innovation en santé (AIS).

"C'est une première en France que d'investir dans ce champ-là", a affirmé Philippe Guilbert, de la Direction générale de la santé, lors d'une conférence de presse.

Cet investissement servira à financer un programme de recherche pour mieux comprendre l'impact sur la santé des facteurs environnementaux et des projets de développement de dispositifs innovants dont l'efficacité est démontrée en vie réelle.

"Un enjeu sanitaire et médico-économique"

"Il y a un enjeu à la fois sanitaire et médico-économique à investir dans cette prévention", selon M. Guilbert. Dans la mesure où les grandes pathologies - cancers, maladies cardio-vasculaires et maladies chroniques comme le diabète -, qui sont "les premières causes de mortalité et morbidité, couvrent une grande partie des dépenses d'assurance maladie : on arrive en cumulé à plus de 50 %".

"Le contexte d'explosion des maladies chroniques, du vieillissement de la population, du changement climatique et les enjeux en matière de ressources humaines et financières nous poussent à accélérer sur la stratégie de prévention", a souligné la directrice générale de l'AIS, Lise Alter.

Un premier appel à projets d'innovations en prévention primaire, qui vise à faire adopter des comportements favorables à la santé pour empêcher l'apparition de maladies, a été lancé.

"Donner une plus large part à la prévention"

"On attend que ces projets soient portés par des consortiums public/privé" et qu'ils soient "conduits sur des populations suffisantes, sur plusieurs régions, pour faire une évaluation en vie réelle", a précisé Florie Fillol, responsable de l'accompagnement des projets liés à la prévention au sein de l'AIS.

Il pourra s'agir par exemple de dispositifs médicaux, de traitements prophylactiques, de logiciels etc...

Huit thématiques ont été retenues : la santé de l'enfant, la lutte contre l'infertilité, la perte d'autonomie, la santé mentale, les maladies chroniques, les addictions, les maladies rares et infectieuses.

Le système de santé français, "beaucoup tourné vers le curatif", entend, grâce à ce dispositif, donner "une plus large part à la prévention", a déclaré de son côté Julie Lagrave, à la direction générale de l'offre des soins (DGOs, ministère de la santé).

Environ 100 000 décès sont "évitables chaque année" en France, où l'espérance de vie en bonne santé est "plutôt moins bonne" que dans d'autres pays, a rappelé Philippe Guilbert.

Avec AFP.