Des professionnels de santé ont manifesté devant l'OMS pour réclamer une meilleure prise en compte des risques liés au réchauffement climatique.
©FABRICE COFFRINI/AFP
Santé

Santé et climat : devant l'OMS, des médecins manifestent pour plus de moyens

Environ 200 professionnels de la santé ont manifesté samedi devant les bâtiments de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à Genève pour demander que les autorités de tous les pays reconnaissent les risques sanitaires liés au changement climatique et agissent pour les contrer.

Portant des blouses blanches et des masques, ils ont défilé ou été poussés en chaises roulantes sur deux kilomètres dans le quartier international de Genève, jusqu'au siège de l'OMS. Certains portaient des banderoles géantes appelant à l'action, dont une montrant un imposant thermomètre avec la graduation rouge des températures s'élevant vers une planète en feu.

Une pétition remise au directeur de l'OMS

Une fois arrivés devant le bâtiment de l'OMS, des représentants du réseau d'activistes pour le climat Doctors for Extinction Rebellion (Doctors4XR) ont remis une pétition au directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus. Signé par plus de 1100 professionnels de la santé du monde entier, le texte dénonce "l'inertie, l'inaction et la distance abyssale entre les discours et les actes".

Il exige que les autorités sanitaires de tous les pays, qui participent actuellement à l'Assemblée mondiale de la santé, "déclarent publiquement que le changement climatique met les gens en danger de mort, et agissent maintenant pour préserver la vie". "Année après année, déclaration après déclaration, les institutions multilatérales - dont l'OMS - nous ont prévenus : le changement climatique et la perte de biodiversité mettent en danger la santé humaine dans le monde entier", indique la pétition. Les professionnels de santé dans le monde sont déjà "confrontés chaque jour aux conséquences de la détérioration de l'environnement sur nos patients et nos communautés", ajoute-t-elle.

La pétition est arrivée dans une enveloppe décorée du dessin d'un humain en bonne santé à 37°C, puis "malade" si on ajoute 2 degrés, en "danger mortel" à +4°C et à +5°C, l'indication "trop tard", suivie des mots : "Idem pour la planète". "Les actions concrètes mises en œuvre par nos gouvernements sont loin d'être suffisantes", souligne la pétition.

La lettre sera lue aux Etats membres

Tedros Adhanom Ghebreyesus a salué les militants, promettant de lire leur lettre aux Etats membres.

La pandémie prendra fin, mais il n'y a pas de vaccin contre le changement climatique."

"La pandémie de Covid-19 a une fois de plus mis en évidence la relation intime entre la santé des personnes et celle de la planète", a-t-il déclaré, soulignant qu'elle a montré "ce qui se passe lorsque nous ne sommes pas suffisamment préparés et que nous ne réussissons pas à coopérer les uns avec les autres". "La pandémie prendra fin, mais il n'y a pas de vaccin contre le changement climatique", a-t-il souligné.

Avec AFP.

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