Village du Cantal, département d'Auvergne-Rhône Alpes où l'air est le plus pur selon le baromètre 2023 du Point.
© Weevinz /Pixabay
Santé

Quels sont les villes et villages où l'on respire le mieux en France ?

Conditions météorologiques, géographiques et activités humaines limitées permettent aux villages du Cantal et de Haute-Corse de se distinguer comme les plus respirables de France. 

Où respire-t-on le mieux en France ? Selon le baromètre de la pollution de l'air en France réalisé par Le Point en février dernier, ce sont les villages de Soulages et Rageade dans le Cantal qui arrivent en tête du classement. 

Les maisons en granit du village à plus de 1 000 mètres d'altitude en Auvergne Rhône-Alpes ne comptent que 81 habitants. Pas loin, se trouve Rageade, niché dans le massif forestier de la Margeride. Une faible densité de population, un trafic routier réduit et une localisation en altitude expliquent la position des villages cantalous dans le baromètre. 

Le Cantal et la Corse en haut du podium

Les deux communes sont suivies par des villages de Haute-Corse : Riventosa et Saint-Florent. Saint-Pierre-de-Venaco ferme le top cinq. Si le tourisme et la proximité avec les bateaux de croisière questionnent, Qualitair Corse affirme dans une étude publiée le 30 mai qu'il n'y a aucune "corrélation systématique entre présence des navires à quai et l'augmentation des polluants principaux". Au coeur des maquis corses, les villes cachées dans les pinèdes échappent encore à la pollution générée par les paquebots au large de l'île de beauté.

"La pollution de l'air est aussi liée à la topographie et aux particularités météorologiques. Le vent et les montagnes ne permettent pas l'accumulation de polluants"précise Bruno Tudal, conseiller médical et environnement de l'association Santé Respiratoire France, avant d'ajouter : "ce sont des spécificités qui font que des villages ont de la chance et d'autres moins."

Néanmoins dans les territoires ruraux les plus reculés, les habitants peuvent aussi être exposés à un taux de particules fines supérieur aux recommandations émises par l'OMS (Organisation mondiale de la santé). À Soulages (Cantal), la moyenne annuelle de concentration en particules fines dépassait les 6 microgrammes par mètre cube tandis que l'OMS limite à 5 microgrammes. 

Les métropoles en bord de mer plus exemplaires

Dans le classement publié par Le Point, Montpellier (Hérault) et Perpignan (Pyrénées Orientales) se distinguent comme les grandes villes les plus respirables grâce au mistral et à la tramontane. Plus généralement, les communes du littoral jouissent du vent qui disperse les particules fines, diminuant ainsi la pollution de l'air. De sorte que, à Bordeaux, Saint-Brieuc, ou Quimper, les pics de pollution perdurent moins longtemps. Pour espérer respirer un air propre, les régions venteuses ou pluvieuses sont privilégiées : "La pluie fait tomber les particules fines au sol et le vent les dilue", explique Marc Durif du LCSQA. Reste que c'est dans les Hauts-de-France que l'air est le plus irrespirable. En bas du tableau figurent les villes du berceau industriel du pays : Roubaix, Lille et Tourcoing.

L'air est-il réellement plus pur en montagne ?

La Vallée de l'Arve, en Haute-Savoie, connaît très fréquemment et sur de longues durées des pics de pollution. Depuis 2018, les habitants se sont engagés dans un bras de fer juridique pour faire reconnaître la responsabilité de l'État des maladies respiratoires causées par la pollution de l'air.
©DENIS CHARLET / AFP

 

Contrairement aux idées reçues, les villes de montagne ne sont pas les plus exemplaires. La vallée de l'Arve, au pied du Mont-Blanc, est asphyxiée par une pollution atmosphérique souvent supérieure à celle de Lyon. C'est ce que révèle Le Monde dans une enquête publiée en 2017. Marc Durif ajoute que "les polluants stagnent dans les masses d'air ce qui créent un couvercle d'où ils ne peuvent pas s'échapper". Le trafic routier, les rejets industriels, et les feux de cheminées sont les principales sources des brumes de pollution qui planent notamment sur la vallée alpine en hiver. Bruno Tudal précise que "le froid et un temps sec ne permettent pas de balayer les particules polluantes". La tant convoitée station de ski de Chamonix n'arrive que 314ème dans le baromètre du Point.

Même si on observe une diminution régulière de PM2.5 et PM10 (la concentration en particules fines toxiques dans l'airces dix dernières années, Santé Publique France estime le nombre de décès causés chaque année par ces mêmes particules à 40 000. Le chiffre ne comprend pas les décès attribués aux autres polluants dont l'ozone et le diazote qui pourraient s'élever à 100 000 par an, selon Santé Respiratoire France. 

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