La France doit progresser sur le recyclage des masques jetables.
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Les masques jetables sont-ils lavables ? 

Le masque chirurgical peut être lavé dix fois sans perdre son pouvoir de filtration, d’après des tests menés par l’Association de consommateurs UFC-Que Choisir. Cette affirmation a été validée par un consortium d’une vingtaine de scientifiques français dans la revue scientifique Chemosphère. Le masque FFP2, quant à lui, suscite plus de débats.

Faut-il mettre notre masque jetable dans la poubelle après une seule utilisation ? Depuis le début de la pandémie, leur consommation s’est multipliée. La Direction générale de la prévention des risques (DGPR) estiment que 40 000 tonnes de déchets ont été produites par les masques usagés en France en 2020. Aussi, le ministère des Solidarités et de la Santé recense deux types de masques jetables : le masque anti-projections (de type "chirurgical") et le masque de protection respiratoire (de type "FFP"). Selon le modèle, les résultats des tests de lavage diffèrent. 

Dix lavages pour un masque chirurgical

Les masques chirurgicaux, les plus courants, font désormais partie de notre quotidien. Ils sont destinés à éviter la projection des gouttelettes émises par celui qui le porte vers l’entourage. Ils le protègent également contre celles émises par une personne extérieure.

Théoriquement à usage unique, ces masques dits "grand public" ont notamment été soumis à un test, réalisé par l'UFC-Que Choisir, afin de vérifier s'ils peuvent être lavés et réutilisés. L'association de consommateurs a ainsi choisi trois modèles de grandes surfaces et de parapharmacie. Deux étaient des chirurgicaux véritables revendiquant la norme EN 14683, s’affichant de type 1 et assurant 95 % d’efficacité de filtration bactérienne. Le troisième était un masque de "confort" acheté en parapharmacie et n’ayant aucun marquage officiel.

Les masques donc ont été lavés dix fois en machine à 60°C, puis passés au sèche-linge et repassés. Le but était alors de s’assurer que ceux-ci gardaient une bonne respirabilité et une efficacité de filtration. "Leurs capacités de filtration se sont maintenues à un niveau suffisant pour un usage grand public : 100 % pour l’un des chirurgicaux, 90 % pour le second et 98 % pour le masque de confort", décrit l’association. Elle conseille toutefois de réserver le lavage des masques jetables à un "usage non médical".

Cette conclusion est également partagée par une vingtaine de scientifiques français, qui ont signé une étude en octobre dernier dans la revue Chemosphère

Quid des masques FFP2 ?

Le lavage des masques "bec de canard" pose en revanche question. Composés d’une pièce faciale et d’un dispositif de filtration, ceux-ci protègent son porteur contre les risques d’inhalation d’agents infectieux transmissibles par voie aérienne. Ils le protègent également contre le risque de transmission par gouttelettes. Enfin, le masque FFP2 a une capacité filtrante renforcée de 94 % des particules de 0,6 micromètre.

À l’origine réservés aux professionnels de la santé, ces masques sont aujourd’hui vendus dans les commerces et les pharmacies. Ces modèles offrent une protection plus longue par rapport à celle assurée par le masque chirurgical. Ils peuvent ainsi être portés pendant huit heures, contre quatre pour les masques "grand public". Plus onéreux dans les commerces et obligatoires dans certains pays, qu'en est-t-il du test du lavage ?

Au mois d'avril dernier, l'UFC-Que Choisir a donc réalisé un essai similaire afin de vérifier s’ils pouvaient être lavés et réutilisés au même titre que les masques chirurgicaux. Trois masques FFP2 (NF EN149) et un masque KN95 (l’équivalent chinois, norme GB2626) ont été à leur tour lavés à dix reprises en machine à 60 °C, passés au sèche-linge et repassés.

Le test s’est avéré positif selon l'association : les masques conservent leur efficacité et peuvent être utilisés plusieurs fois. Cependant note-t-elle, au fil des lavages, leur résistance respiratoire devient peu à peu inconfortable. L'UFC-Que Choisir recommande alors un usage "non sanitaire" pour la réutilisation de ces modèles après lavage. "Nos conclusions ne sont pas donc pas valables pour un usage en milieu médical, où la charge bactérienne environnante exigerait, a minima, une phase de désinfection", note-t-elle.

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