Les agents de nettoyage représentent 1,2 à 1,4 million de personnes.
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Santé

La santé des agents de nettoyage fortement affectée par leur travail, selon une étude

Les agents de nettoyage sont exposés à un cocktail de risques délétère pour leur santé, ces risques découlant de la nature de leur travail mais aussi pour bonne part de son organisation, notamment la sous-traitance, alerte jeudi l'Anses.

L'Agence nationale de sécurité sanitaire a mené une étude pluridisciplinaire sur ce secteur dont les agents représentent 1,2 à 1,4 million de personnes. Le rapport porte exclusivement sur les agents de nettoyage intervenant dans des environnements professionnels, bureaux ou halls d'immeubles.

Ils, ou plutôt elles car il s'agit à 73 % de femmes, sont "exposées à une combinaison de risques professionnels qui pèsent lourdement sur leur santé, liés à la nature même du travail qu'elles exercent – des efforts physiques, des expositions à des produits chimiques, à des agents biologiques – mais aussi à l'organisation du travail, en horaire décalé, travail isolé, avec des cadences importantes", résume le directeur scientifique Santé et Travail de l'Anses, Henri Bastos.

Plus souvent d'origine étrangère que l'ensemble des salariés, ces agents sont souvent précaires et peu syndiqués.

Le secteur se distingue par la fréquence des accidents du travail, un taux de travailleurs ayant une maladie professionnelle reconnue deux fois plus élevé que la moyenne et des licenciements pour inaptitude près de deux fois plus fréquents que pour l'ensemble des CDI, pointe l'étude.

Parmi les maladies les plus fréquentent figurent les troubles musculosquelettiques (TMS) et les pathologies respiratoires et dermatologiques.

Ces agents réalisent souvent des horaires décalés et fragmentés, qui leur font subir des journées de travail à rallonge.

Quelque 35 % d'entre eux travaillent pour des entreprises de sous-traitance, une part qui s'est fortement accrue ces dernières années. Cette tendance conduit à une diminution des volumes horaires dédiés au nettoyage et à une intensification du travail, qui entraine une augmentation des risques de TMS et d'accidents du travail, notent les auteurs du rapport.

Le rapport recommande de mieux étudier l'impact des activités de nettoyage sur certaines pathologies chroniques et les grossesses.

Il préconise aussi de développer la formation sur la prévention à travers des supports visuels adaptés à la population concernée et de faire évoluer l'organisation du travail pour promouvoir le travail en journée.

Avec AFP.