Après avoir perdu le vote de confiance à l’Assemblée nationale, François Bayrou a remis sa démission à Emmanuel Macron ce mardi.
©ADNAN FARZAT / NurPhoto / NurPhoto via AFP
Politique

Quel bilan écologique pour François Bayrou à Matignon ?

Article réservé aux abonnés

Après avoir perdu le vote de confiance à l’Assemblée nationale, François Bayrou a remis sa démission à Emmanuel Macron ce mardi, mettant fin à près de neuf mois à Matignon. Son passage à la tête du gouvernement a été marqué par des débats et des critiques autour de sa politique environnementale.

François Bayrou souhaitait se présenter comme un dirigeant responsable et déterminé. Il quitte Matignon après avoir sollicité un vote de confiance, qu’il a finalement perdu, mettant fin à son mandat de Premier ministre.

"L’écologie n’a pas été son fil conducteur", constate Julien Dive, député Les Républicains. Un constat partagé bien au-delà des rangs de l’opposition. Face à l’urgence climatique, François Bayrou s’est montré silencieux sur les questions environnementales, et ce tout au long de ses neuf mois à Matignon.

Un silence qui n’a pas empêché des actes aux conséquences concrètes. En moins d’un an, le Premier ministre a validé une coupe de 15 % du budget du ministère de la Transition écologique, soutenu la controversée loi Duplomb sur l’assouplissement des normes environnementales, défendu le projet autoroutier A69, rouvert la ligne aérienne entre Pau et Orly, et pris un jet privé… pour prononcer un discours sur les énergies renouvelables.

"Aucune vision" écologique

Pour Marine Tonnelier, cheffe du parti Les Écologistes, "il n’a aucune vision et aucun intérêt particulier pour l’écologie". Elle déplore que, faute d’ambition politique, "de nombreuses personnes vont continuer à vivre dans des passoires thermiques". 

Avec sa démission, certains espèrent désormais un réajustement de la politique gouvernementale en matière d’écologie. "Ce renversement de gouvernement va peut-être permettre l’émergence d’une politique plus tournée vers l’écologie", estime Anne Bringault, directrice du Réseau Action Climat.

Avant le vote de confiance décisif, les porte-parole des onze groupes parlementaires ainsi que le député non-inscrit Philippe Bonnecarrère ont peu évoqué les enjeux écologiques dans leurs interventions. La majorité des discours se sont concentrés sur la situation économique et l’avenir politique du pays, en réponse aux alertes lancées par François Bayrou.

Premier à s’exprimer, le socialiste Boris Vallaud a réaffirmé la volonté de son parti de gouverner "avec la gauche et les écologistes", appelant même le président à "venir les chercher". Une main tendue immédiatement rejetée par la droite : Bruno Retailleau, chef des Républicains et ministre de l’Intérieur sur le départ, a exclu toute participation à un gouvernement dirigé par un Premier ministre socialiste, estimant qu’il en était "hors de question".