Un "accord de principe" a finalement été conclu. Depuis plusieurs jours, un bras de fer opposait la ville de Grigny dans l'Essonne, au géant du soda Coca-Cola. En cause, l'eau puisée par une usine de l'entreprise installée sur la commune.
L'urgence climatique oblige à créer une nouvelle vision de la gestion de l’eau pour répondre aux enjeux de sécheresse et à la raréfaction progressive de l'eau."
Implantée ici depuis 1986, celle-ci est placée précisément au-dessus d'une nappe phréatique au sein de laquelle elle prélève l'eau nécessaire à la production de ses boissons. D'après les estimations, Coca-Cola pomperait ici 780 000 m3 d'eau par an. Un modèle, bien que légal, considéré comme "anachronique" et remis en question par le maire PCF de la ville Philippe Rio. Ce dernier y voit une nuisance à "l'intérêt général" dans un contexte de stress hydrique dans de nombreuses régions du pays. "L'urgence climatique oblige à créer une nouvelle vision de la gestion de l’eau pour répondre aux enjeux de sécheresse et à la raréfaction progressive de l'eau". Une pétition a par ailleurs été déposée en ce sens.
L’eau n’est pas une marchandise! Depuis une autorisation préfectorale de 1986, l’usine Coca de Grigny puise l’eau dans la nappe phréatique. Cela doit cesser! Coca doit se raccorder à la régie de l’eau de @grandparissud @coordeau_idf @Eau_publique https://t.co/fWkUSH1psq pic.twitter.com/jylssFuLdp
— Philippe RIO (@prio91350) April 29, 2023
À Grigny, la sécheresse ne s'est, pour l'heure, pas installée. Si l'eau ne manque pas, pour l'édile, il y a tout de même urgence à "protéger la ressource" : "On ne sait pas de quoi demain sera fait", avait-il notamment rappelé auprès de l'AFP. Sur la commune, Coca-Cola est l'unique entreprise "qui puise l'eau via ce forage" tandis que la ville, elle, est alimentée par la Seine via la Régie Publique de l'Eau de Grand Paris Sud. Compte tenu du fait, qu'il n'existe pas de "conflit d'usage" de l'eau à Grigny, la solution proposée par la mairie est donc de raccorder l'usine au réseau public. Une alternative qui implique assurément un surcoût pour l'entreprise mais qui, pour Philippe Rio, permettrait d'assurer une "distribution de l'eau protectrice des réserves naturelles de la planète".
Engagement RSE de Coca-Cola sur l'eau
L'accord est donc désormais en discussion entre les deux parties, selon le maire. Du côté de la multinationale, dont "l'eau est le principal ingrédient" de ses produits, la question de cette ressource est bien spécifiée dans les lignes de ses engagements RSE. "Notre objectif est de protéger les ressources en eau que nous utilisons. (...) Nous faisons des évaluations de vulnérabilité des sources d’eau et établissons des plans de protection de la ressource en eau en partenariat avec les parties prenantes locales, sur chacun de nos sites de production", détaille l’entreprise qui assure également avoir diminué sa consommation de 12 % au sein de ses usines françaises depuis 2010. De même, l’entreprise assure "compenser" à hauteur de 100 % l’eau utilisée dans les zones en situation de stress hydrique. Comment ? Avec par exemple un partenariat entre Coca-Cola et le WWF en France, " sur le soutien de zones humides", notamment en Camargue où ceux-ci "s'attachent à rétablir le fonctionnement naturel des étangs et marais salins", détaille Coca-Cola European Partners (CCEP).
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