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Le mensuel Ecofi de février

Lutte entre croissance et inflation

Même si le FMI a récemment révisé à la baisse sa prévision de croissance mondiale pour 2022, la ramenant de 4,9 % à 4,4% (-0,2 point aux Etats-Unis, -0,2 point en Chine, -0,1 point pour le reste du monde), celle-ci reste bien orientée, notamment en provenance des pays développés.

Notre scénario 2022, année de transition sur l’économie et l’inflation et de normalisation sur les politiques des banques centrales, s’appuie sur une croissance mondiale robuste - certes en forte baisse par rapport à 2021 mais nettement supérieure au potentiel - et une inflation élevée mais attendue, en diminution sur l’exercice.

Il faut garder à l’esprit le caractère incertain de ces prévisions en raison de l’impact de la pandémie et des distorsions qu’elle génère. D’autres facteurs d’incertitudes émergent, comme les risques politiques et les tensions géopolitiques, dans un contexte de flambée du prix de l’énergie et des denrées agricoles.

Les banques centrales se sont heurtées à l'envolée récente des pressions inflationnistes et s’inquiètent des perspectives d'effets de « second tour ». Y-a-t-il surchauffe, notamment du côté de l’emploi, de la consommation et de la valorisation des actifs financiers ? En quelques mois, certaines d’entre elles ont fait volte-face et ont changé radicalement de discours, ce qui a fortement modifié les équilibres de marché et remis en cause certaines certitudes.

Face à cette perte de confiance vis-à-vis de la parole et de l’analyse des banques centrales, plusieurs questions se posent : comment restaurer la crédibilité ? Comment s'occuper de l’inflation sans précipiter une récession par des erreurs de politiques monétaires ?

La Réserve fédérale a choisi une voie "hawkish*" qui privilégie une remontée des taux directeurs dès mars 22, avec un pas trimestriel de 25 points de base, un tapering (réduction des achats) accéléré et une mise en "run-off" du bilan dès le 2ème trimestre. Ces annonces ont pénalisé la partie courte de la courbe des taux et ont provoqué un fort mouvement d’aplatissement (écart entre le 10-2 ans ou le 30-5 ans). D’autres banques centrales (Royaume-Uni, Norvège) sont sur cette tendance.

La Banque centrale européenne n’est pas confrontée à cette même urgence, même si l’énergie contribue fortement à la hausse des prix et risque de peser sur le scénario économique, avec des indicateurs de confiance des consommateurs à surveiller au regard de la baisse du revenu réel.

Il faudra probablement avoir des signaux tangibles de baisse de l'inflation pour retrouver une tendance favorable sur les actifs risqués, mais les facteurs de soutien sont toujours présents."

Inversement, la Banque centrale de Chine - et dans une moindre mesure celle du Japon - sont à la relance, notamment en Chine avec la chute du secteur de la promotion immobilière. Ces annonces ont précipité une sévère correction sur les marchés, notamment les marchés d’actions américains, et en particulier le Nasdaq. Cette correction s’est largement diffusée au niveau global puisque l’indice MSCI World AC a baissé de 4,89% en janvier.

Il faudra probablement avoir des signaux tangibles de baisse de l’inflation pour retrouver une tendance favorable sur les actifs risqués, mais les facteurs de soutien sont toujours présents : remontée des taux mesurée ; résultats des entreprises ; investissements ; reflux de la vague Omicron ; évolution de la pandémie en épidémie. La question des prix des matières premières et de leur reflux reste un point d’attention clé.

La dynamique comparée de surprise économique ou de surprise d’inflation est donc à surveiller.

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