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INFO PARTENAIRE

La Banque centrale européenne se recalibre

La semaine économique a été dominée par la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) qui s’est tenue au lendemain de la publication des chiffres d’inflation en zone Euro.

Ces derniers avaient surpris à la hausse (headline : 5,1 % publié vs. 4,4 % attendu ; core : 2,3 % vs. 1,9 %) en raison des tensions sur les prix de l’énergie.

La BCE a surpris les marchés par le changement de tonalité entre le communiqué écrit (copié-collé de décembre) et la conférence de presse durant laquelle il est apparu qu’une hausse des taux en 2022 n’était plus tabou et que la modification du contexte inflationniste, depuis leur dernière réunion, remettait en cause leurs analyses passées. En effet, Christine Lagarde maintenait jusqu’alors que la cible était bien à un retour d’une inflation à moyen terme autour de 2 % en moyenne, la forte inflation actuelle étant transitoire.

Les futures projections de croissance / inflation devraient être profondément revues en mars et la fin de l’APP initialement prévue fin 2022 pourrait alors être avancée. La fin des achats de titres (PEPP+APP) étant toujours un prérequis pour ouvrir la porte à une modification des taux directeurs, on pourrait accélérer le mouvement au cas où...

Les marchés ont pris acte et les anticipations de hausse des taux directeurs, et de la fin du Quantitative easing, se sont amplifiées. Et pourtant, remonter les taux directeurs pour combattre les prix de l’énergie n’a pas de sens, sauf à le faire de manière forte et provoquer une récession. Cependant, n’ayant pas eu la capacité de prédiction (sur les hypothèses d’inflation), il devient de plus en plus difficile pour la BCE de se priver de sa capacité de réaction.

La Banque d’Angleterre, très soucieuse de l’accélération de l’inflation, a continué son cycle de hausse des taux entamé mi-décembre 2021 en remontant de 25 points de base - pbs - ses taux directeurs (4 membres sur les 9 souhaitaient même une remontée de 50 pbs) et a annoncé la fin de ses achats de titres ainsi que le non renouvellement des tombées.

Aux Etats-Unis, les créations d’emplois ont été étonnamment très fortes, malgré Omicron, et les révisions à la hausse des mois derniers confirment que le marché du travail s’améliore, dans un contexte où le taux de participation, bien que restant peu élevé, s’oriente légèrement à la hausse. Le salaire horaire surprend à la hausse, à +5,7 % sur 12 mois, et laisse craindre la formation d’une boucle prix-salaire aux Etats-Unis.

Les marchés actions ont tenu le choc dans un contexte de remontée des taux, l’Europe étant plus à la peine en raison des inflexions de la Banque centrale européenne. Les marchés obligataires en zone Euro (dette publique, dette privée) ont corrigé sur la semaine, l’euro progressant contre l'US dollar.

Le pourcentage de dette en taux négatif diminue fortement pour s’établir à 7 %, alors qu'il était de 26 % fin 2020 et de 16 % fin 2021 (indice Aggregate Monde Investment Grade).

Olivier GUILLOU, Directeur de la gestion