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Reflation macroéconomique et IA portent la bourse japonaise

Combinant atouts technologiques et reflation macroéconomique, le marché japonais offre des opportunités. Il joue un rôle utile dans une optique de diversification internationale.

Depuis 2022, la politique monétaire du Japon se distingue radicalement de celle des autres pays développés. Alors qu’en 2022-2023 les grandes banques centrales relevaient leurs taux d’intérêt pour combattre l’inflation post-Covid, la Banque du Japon (BoJ) n’a pas réagi (graphique 1). Elle a au contraire saisi cette occasion historique pour inciter les ménages et les entreprises à rompre avec leurs habitudes déflationnistes.

Cette stratégie s’inscrit dans le prolongement de la « révolution » initiée fin 2022 par le gouverneur Kuroda et le premier ministre Abe. Elle semble porter ses fruits, avec une hausse quasi-continue des prix à la consommation, des salaires et des prix de l’immobilier depuis 2013 (graphique 2). Cette remontée structurelle de l’inflation ne se fait pas sans grincement de dents, en particulier du côté de la confiance des consommateurs. Les salaires montent cependant un peu plus vite que les prix, ce qui permet de protéger la croissance.

La reflation étant désormais confirmée, la BoJ a commencé à normaliser prudemment sa politique. Ses taux d’intérêt sont passés de -0,1% à +0,5% depuis le printemps 2024, et elle a laissé les taux à long terme remonter sensiblement – à 1,6% sur le 10 ans et même plus de 3% sur le 30 ans. Ces évolutions ont permis un fort redressement de la rentabilité des sociétés financières, dont en particulier les banques (graphique 3). Le secteur financier représente un peu plus de 16% de la capitalisation du MSCI Japon.

Comme la BCE, mais beaucoup plus lentement, la Banque du Japon réduit donc son empreinte sur la finance japonaise. Dernière étape en date : elle a annoncé le 19 septembre 2025 qu’elle allait revendre son portefeuille d’actions à un rythme de 620 milliards de yen par an, soit moins d’un millième de la capitalisation boursière totale.

Face à ce retrait prudent, la bourse japonaise devra de plus en plus compter sur ses fondamentaux. Les sociétés cotées japonaise sont moins rentables que leurs homologues des autres pays développés, avec, en moyenne, un retour sur fond propres de 9%, contre 11% en Europe et 15% aux Etats-Unis. Mais plusieurs dynamiques positives sont enclenchées. Depuis plusieurs années, on observe d’abord une meilleure prise en compte des intérêts des actionnaires minoritaires, avec des hausses régulières des dividendes, et des rachats d’actions.  Ensuite, comme on l’a vu, les valeurs financières bénéficient de la reflation. Enfin, le marché japonais est riche en sociétés technologiques (15% du MSCI Japon, soit le double du marché européen), dont beaucoup participent de près ou de loin à la chaine mondiale de valeurs de l’intelligence artificielle.

Ces deux thèmes – les financières et les valeurs « IA » – surperforment nettement en bourse cette année (graphique 4). Dans nos portefeuilles internationaux, nous intégrons les valeurs japonaises dans notre panier « IA » depuis début 2024, et dans notre panier de financières depuis aout 2024. Notre exposition au Japon est couverte à 80% contre le risque de change.

 

Nos taux d’exposition sont les suivants :

Contenu rédigé par Dorval AM.