Dans cet espace, la rédaction d’ID n’exerce pas de droit de regard sur les informations disponibles et ne saurait voir sa responsabilité engagée.
© Sefa Ozel / Getty Images Signature
Info Partenaire

Ralentissement américain : en attendant Godot ?

La désescalade sur le front de la guerre commerciale permet aux économistes et aux investisseurs d’écarter les scénarios de récession. Un ralentissement économique américain reste cependant attendu, mais ce n’est pas ce dont les statistiques témoignent à ce stade.

En revenant, le 12 mai, sur les droits de douane extravagants imposés à la Chine, l’administration américaine a effectué un pivot important. Cette désescalade permet une baisse du niveau d’incertitude et un assouplissement des conditions financières (graphique 1)– hausse des actions, baisse des spreads de crédit, etc. – ce qui réduit nettement la probabilité de récession. La « réflexivité » chère à George Soros est ici pleinement à l’œuvre : les marchés financiers regardent l’économie, qui regarde les marchés.

Les conjoncturistes s’attendent néanmoins à ce que la hausse des droits de douane – droits qui pourraient atteindre 10% à 15% sur les importations américaines de biens – réduise le pouvoir d’achat et donc la consommation. Les économistes interrogés par Bloomberg prévoient que la consommation des ménages, qui avait grimpé de près de 3% en 2024, ne monterait plus que d’1% (annualisé) en moyenne par trimestre d’ici la fin de l’année. A ce stade, cependant, rien ne vient valider ce scénario. Les ventes au détail (graphique 2) ont certes stagné au mois d’avril, mais après une très forte hausse en mars, ce qui traduit une forte résilience. Suite à la publication de ces statistiques, le modèle « GDPNow » de la Fed d’Atlanta calcule que la croissance de la consommation pourrait se monter à +3,7% au T2, largement au-dessus du consensus de prévision de +1%. Ces statistiques traduisent-elles des effets temporaires – les consommateurs avançant leurs dépenses avant les hausses de prix – ou signifient-elles que le choc des droits de douane est en train d’être absorbé plus facilement que prévu ?

Les données des mois de mai et juin aideront peut-être à y voir un peu plus clair, mais ce n’est pas certain, car les incertitudes commerciales restent élevées, ce qui pourrait prolonger certains des effets temporaires que nous venons de mentionner. Ce qui semble acquis, en revanche, c’est que le marché du travail américain ne donne aucun signe de faiblesse. Lors de la saison des résultats des sociétés américaines, par exemple, la question des licenciements a été rarement mentionnée. Quant aux demandes d’indemnités chômage, elles restaient, en date du 10 mai, au même bas niveau que l’année dernière, aux environs de 230K par semaine. Cette stabilité est d’autant plus frappante que les ménages américains s’attendent depuis plusieurs mois à une nette hausse du chômage (graphique 3). Que ce soit sur l’inflation ou le chômage, les données d’enquête ont décidément du mal à montrer le moindre pouvoir prédictif, comme on l’avait déjà noté en 2021/2022 lors du boom inflationniste. Le grand écart, et même le gouffre, entre perceptions mesurées et réalités économiques est-il devenu, à l’ère des fake news et de la bipolarisation extrême, un trait permanent des outils statistiques américains ?

 Les évolutions récentes, du côté de la guerre commerciale comme de celui des chiffres économiques, vont en tout cas dans la même direction, celle d’une révision à la baisse des risques macroéconomiques perçus par les investisseurs. Et si le ralentissement économique américain finissait par se matérialiser, nous pensons que les marchés anticiperaient alors une réaction stabilisatrice de la Réserve fédérale américaine. Les fonds flexibles et diversifiés de Dorval AM restent positionnés dans ce sens.

Nos taux d’exposition sont les suivants :

  • Dorval Global Conservative : 25% d’exposition nette aux actions, dont Sélection Responsable Internationale 18%, Panier financières Europe/Japon 2%. 5% d’exposition en future sur indice (S&P 500, Euro Stoxx 50 et Topix). 25% en obligations souveraines 2-8 ans. Position en option d’achat sur les bons du Trésor américain. Solde en titres du marché monétaire.
  • Dorval Global Allocation : 50% d’exposition nette aux actions, dont Sélection Responsable Internationale 34%, Reprise industrielle globale 3%, New Capex 5%, Panier financières Europe/Japon 3%. 6% d’exposition en future sur indice (S&P 500, Euro Stoxx 50 et Topix). 18% en obligations souveraines 2-8 ans. Position en option d’achat sur les bons du Trésor américain. Solde en titres du marché monétaire.
  • Dorval Global Vision : Sélection Responsable Internationale 76%, Reprise industrielle globale 5%, New Capex 10%, Financières Europe/Japon 6%.
  • Dorval Convictions : 60% d’exposition nette aux actions dont panier cœur Euro Stoxx 50 ISR 60%, panier financières 5%, reflation européenne 5%, petites capitalisations 2%. Couvertures en futures en Euro Stoxx 50.
  • Dorval Convictions PEA : 75% d’exposition nette aux actions dont panier cœur Euro Stoxx 50 ISR 70%, panier financières 5%, reflation européenne 5%, petites capitalisations 3%. Couvertures en futures Euro Stoxx 50.

Contenu rédigé par Dorval AM.