Laurent Trulès, gérant-analyste chez Dorval Asset Management, revient sur les grands sujets à surveiller lors de cette COP30, les implications des nouveaux objectifs climatiques européens et leurs répercussions éventuelles en Bourse. L’occasion de challenger le dynamisme des éco-activités dans lesquelles notre gestion thématique climat (les fonds Dorval European Climate Initiative et Green-Got Sustainable Future) investit.
Que devons-nous attendre de la COP30 au Brésil, appelée « la COP de la vérité » ?
L’Accord de Copenhague en 2009 (COP15) et l’Accord de Paris en 2015 (COP21) ont marqué des tournants dans la structuration d’objectifs climatiques ambitieux et contraignants à l’échelle internationale et ont permis la dynamique de la finance durable que nous connaissons aujourd’hui. Dix ans après l’Accord de Paris, et à la suite de trois années marquées par des reculs politiques, budgétaires ainsi qu’une lassitude à l’égard de l’environnement et de la transition écologique, le Brésil, hôte de l’événement, a qualifié cette édition de « COP de la vérité », insistant sur la nécessité d’une action collective renforcée et d’une gouvernance environnementale plus efficace. Ce rendez-vous annuel incontournable sur le climat réunit l’ensemble des parties prenantes (gouvernements, municipalités, entreprises, ONG, scientifiques etc) à des avancées sur les questions climatiques. Cependant, le caractère hautement politique de cet événement amène bien souvent à des discussions laborieuses et à des décisions consensuelles bien en deçà de ce que l’urgence climatique exigerait.
Pour la première fois, la conférence mondiale sur le climat a lieu au cœur de l’Amazonie, mettant en lumière la protection des forêts tropicales, la justice sociale et la bioéconomie. Les États sont appelés à présenter des engagements climatiques plus ambitieux pour limiter le réchauffement à +1,5 °C, avec une attention particulière sur le financement de la transition énergétique et la préservation des écosystèmes. Si la sortie progressive des énergies fossiles a été actée dans les dernières COP, il faudra veiller à toute référence sur cet élément central de transition énergétique. De même, si les Etats-Unis ont déjà indiqué qu’ils ne participeraient pas à cet événement, il est tout à fait possible qu’ils tentent malgré tout de freiner les avancées potentielles. L’adaptation au changement climatique et le financement de l’aide aux pays du Sud seront également des sujets centraux des échanges. Des idées de taxes de solidarité mondiale sont à l’étude en vue de plus de justice climatique. La définition d’indicateurs de mesure communs à toutes les régions du monde pour s’adapter collectivement aux enjeux posés par l’adaptation au changement climatique pourraient également voir le jour. Le Brésil arrive avec l’idée de créer un nouveau cadre de marché carbone national et la proposition d’une « coalition ouverte pour l’intégration des marchés carbone ». Une démarche bienvenue qui rappelle combien la transition climatique est aussi une affaire d’économie, d’investissements et de régulations.
Nouveaux objectifs climatiques européens : de la visibilité importante pour les investisseurs
Depuis l’Accord de Paris, tous les cinq ans lors de la COP, les pays doivent soumettre une version actualisée de leurs contributions déterminées au niveau national, afin d’illustrer, pour chaucun d’eux, les efforts déployés pour réduire leurs émissions nationales et s’adapter aux effets du changement climatique. A fin septembre, les pays représentant 30% des émissions mondiales avaient ainsi déposé leurs contributions. Par conséquent, les pays couvrant 70% des émissions mondiales n’avaient pas encore rendu publiques leurs contributions et seront amenés à le faire d’ici le début de la COP ce 10 novembre.
Parmi ces pays, l’Union européenne, qui représente 7% des émissions mondiales, a finalisé après de longues discussions sa feuille de route. Cette feuille de route reconfirme le leadership de l’Union européenne sur la voie de la neutralité carbone en réaffirmant sa volonté de réduire ses émissions nettes de 55% d’ici 2030 par rapport à 1990 et de viser la neutralité carbone d’ici 2050. L’Union européenne introduit de nouveaux objectifs : une réduction de pratiquement 70% à horizon 2035 et de 90% des émissions à l’horizon 2040. Le rôle des crédits carbones internationaux pouvant représenter 5% de l’objectif 2040 interpelle toutefois sur les défis posés par cette forte ambition. Ces objectifs envoient un signal fort en amont de la COP30 : la volonté de conserver intact l’objectif de l’Accord de Paris tout en garantissant une visibilité et un cadre nécessaire aux investissements dans la transition écologique dans l’Union européenne.
Qu’attendre de la COP30 en Bourse ?
Durant toute la durée de la COP sur le mois de novembre, les regards seront tournés vers les annonces des dirigeants politiques, des entreprises et des différentes parties prenantes en scrutant les impacts que cela peut avoir sur les perspectives de certains secteurs (comme l’énergie) ou certaines entreprises. La COP30 peut donc avoir des impacts en Bourse, néanmoins il convient de rappeler qu’in fine, ce sont bien la viabilité économique de ces technologies et de ces entreprises qui soutiendront dans la durée la durabilité de leurs performances. Cette viabilité économique est par ailleurs renforcée année après année par une compétitivité prix qui bénéficie d’économies d’échelle et d’une meilleure optimisation et maitrise des technologies vertes contribuant à démocratiser leurs présences dans nos quotidiens. Du côté des performances, il est intéressant de noter qu’après plusieurs années difficiles pour les thématiques vertes, l’année 2025 semble marquer une inflexion boursière. (à titre d’exemple, l’indice Global Clean Energy réalisait +142% en 2020, -24% en 2021, -5% en 2022, -20% en 2023 et -26% en 2024 et +61% YTD en 2025).
Les fonds Dorval European Climate Initiative et Green-Got Sustainable Future (Article 9 SFDRi, doublement labellisés ISRii et Greenfiniii) sont classifiés « catégorie 4 » sur l’échelle de rendement/risque. Cet indicateur synthétique de risque (ISR ou SRI) permet à l’investisseur d’avoir une idée du risque de pertes liées aux performances futures du produit sur la durée de vie recommandée. Il s’appuie sur une échelle allant de 1 (correspondant au risque le plus faible mais non nul) à 7 (correspondant au risque le plus élevé). Le score combine deux types de risque : le risque de marché et le risque de crédit. Ces fonds sont exposés aux risques spécifiques suivants : risque lié à la gestion discrétionnaire, risque actions, risque de change, risque de crédit, risque de taux, risque lié à l’usage d’instruments dérivés, risque de durabilité. Le capital investi n'est pas garanti.
Avertissements :
Les opinions et exemples cités reposent sur la base d’analyses propres à Dorval AM en date du 06/11/2025. Ils ne constituent pas un engagement ou une garantie. Cette dernière se réserve la possibilité de faire évoluer ses analyses.
Les chiffres cités ont trait aux années écoulées et les performances passées ne sont pas un indicateur fiable des performances futures. Les références à un classement, un label, un prix et/ou à une notation ne préjugent pas des résultats futurs de ces derniers/du fonds ou du gestionnaire.
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Contenu rédigé par Laurent Trulès, gérant des fonds Dorval European Climate Initiative et Green-Got Sustainable Future, coordinateur de l’investissement responsable.