Porté à la fois par l’annonce du plan budgétaire allemand et par le choc externe de la guerre commerciale de Donald Trump, l’euro s’est nettement redressé depuis son point bas du mois de janvier. Au total depuis les élections américaines, son appréciation reste toutefois mesurée, de +4% contre le dollar et de +3% contre l’ensemble des partenaires commerciaux de la zone euro (graphique 1).
L’idée d’un affaiblissement durable du dollar, alimentée par la défiance envers l’administration américaine, entretient un consensus favorable à l’euro. Mais la récente désescalade commerciale vient nuancer cette perspective. Les experts de Goldman Sachs estiment en effet que la guerre commerciale explique 40% de la hausse récente de l’euro. Par ailleurs, la baisse des taux directeurs de la BCE — alors même que la Réserve fédérale américaine reste en retrait — accentue le différentiel de rendement au détriment de la monnaie européenne (graphique 2). Enfin, la vigueur de l’euro pourrait devenir un fardeau pour les exportateurs européens, dont près de 50% des ventes sont libellées en dollars.
Dessiner un chemin vertueux de hausse de l’euro – c’est-à-dire une hausse qui ne reflèterait pas simplement une crise de confiance dans le dollar – est cependant possible à certaines conditions. Si la désescalade commerciale se confirme, elle porterait l’espoir d’un accord bilatéral entre l’UE et les Etats-Unis, ce qui enlèverait une grosse épine du pied aux perspectives économiques européennes. De plus, une accalmie – encore très hypothétique – sur le front ukrainien aurait aussi un effet positif qui renforcerait la baisse récente des prix de l’énergie en Europe. Enfin, si la baisse des taux de la BCE permet de relancer le cycle de crédit – ce qui commence à être le cas du côté de la demande – cette baisse des taux ne serait pas mauvaise pour l’euro car elle soutiendrait l’économie domestique. Combinée à l’effet stimulant du plan budgétaire allemand, cette dynamique offrirait un terrain favorable à une appréciation progressive de l’euro, qui reste aujourd’hui sous-évalué d’environ 20% par rapport au dollar selon la parité de pouvoir d’achat estimée par l’OCDE (graphique 3).
Dans nos portefeuilles nous conservons un scénario central prudemment constructif sur les marchés des actions, soutenus par la désescalade commerciale et les politiques de soutien en Europe et en Chine. Nous restons couverts contre le risque de change. Le scénario de risque de déception économique est pris en compte dans nos gestions via des positions longues sur les obligations d’Etat européennes et américaines.
Nos taux d’exposition sont les suivants :
- Dorval Global Conservative : 20% d’exposition nette aux actions, dont Sélection Responsable Internationale 18%, Panier financières Europe/Japon 2%. 25% en obligations souveraines 2-8 ans. Position en option d’achat sur les Bons du Trésor américain. Solde en titres du marché monétaire.
- Dorval Global Allocation : 50% d’exposition nette aux actions, dont Sélection Responsable Internationale 34%, Reprise industrielle globale 3%, New Capex 5%, Panier financières Europe/Japon 3%. 5% d’exposition en future sur indice (S&P 500, Euro Stoxx 50 et Topix). 18% en obligations souveraines 2-8 ans. Position en option d’achat sur les Bons du Trésor américain. Solde en titres du marché monétaire.
- Dorval Global Vision : Sélection Responsable Internationale 78%, Reprise industrielle globale 5%, New Capex 8%, Financières Europe/Japon 6%.
- Dorval Convictions : 55% d’exposition nette aux actions dont panier cœur Euro Stoxx 50 ISR 60%, panier financières 5%, petites capitalisations 2%. Couvertures en futures en Euro Stoxx 50.
- Dorval Convictions PEA : 70% d’exposition nette aux actions dont panier cœur Euro Stoxx 50 ISR 70%, panier financières 5%, petites capitalisations 3%. Couvertures en futures Euro Stoxx 50.
Contenu rédigé par Dorval AM.