Au vu de l’ampleur de la surperformance de Wall Street au cours des années Biden, il était de plus en plus difficile que la tendance se poursuive. Corrigée de l’effet des « sept magnifiques », par exemple en utilisant les indices équipondérés, la valorisation relative de Wall Street était devenue 40% plus élevée que celle des autres bourses mondiales – un record – contre 15% en moyenne avant le Covid. La rapide perte de confiance des milieux d’affaires et des ménages américains à l’égard de la politique de Donald Trump, et les réactions reflationnistes salutaires qu’elle a provoquées en Europe, en Chine et ailleurs ont renversé la vapeur de manière spectaculaire. En seulement trois mois, la prime de PER du MSCI USA équipondéré est revenue de +40% à +23% par rapport à celui du reste du monde (graphique 1).
La surévaluation relative de Wall Street s’est donc en grande partie corrigée, même si elle a encore un potentiel de baisse d’environ 10% si l’on se réfère à l’historique. La concrétisation des plans de relance allemands et chinois pourrait certes contribuer à la poursuite de la tendance récente. Mais, comme nous le soulignions la semaine dernière, le pessimisme des investisseurs individuels américains est devenu extrême, ce qui pourrait laisser la place à des rachats à Wall Street si le contexte se stabilisait. Il est par exemple possible que l’administration américaine calme un peu le jeu, non pas simplement face à la baisse des marchés des actions, mais aussi et surtout devant la brusque rechute de la confiance des consommateurs, au plus bas depuis 2022 (graphique 2). Alors que l’administration américaine se targue de s’intéresser davantage à « Main Street » qu’à Wall Street, ces chiffres calamiteux feront-ils hésiter Donald Trump à la veille d’une amplification annoncée de la guerre commerciale à partir du 2 avril ?
En attendant ces réponses, et alors que la situation reste très fluide sur beaucoup de fronts, dont celui de l’Ukraine, pourquoi ne pas se réintéresser au thème de l’intelligence artificielle ? Relativement moins concerné que d’autres secteurs par la géopolitique et la guerre commerciale – même si les investissements des entreprises en IA ont bien entendu un aspect cyclique – ce thème a considérablement souffert en bourse depuis plusieurs semaines. Les valeurs de l’IA ont baissé en moyenne de 15% depuis la mi-février, baisse sensiblement équivalente à celle de l’été dernier. L’apparition du « low-cost » chinois (cf Deepseek) dans un domaine qui semblait jusqu’alors réservé à quelques oligopoles explique en partie cette correction. Les profits des sociétés les plus concernées par l’IA ont cependant continué à monter, ce qui signifie que la baisse des cours a provoqué une nette détente des valorisations. Avec une valorisation d’environ 20 fois les profits attendus dans les 12 prochains mois, le PER d’un panier équipondéré de valeurs sensibles à l’IA est revenu à son niveau de début 2023 (graphique 3). Après avoir baissé le poids de cette thématique au mois de septembre dernier, nous avons donc décidé de remonter progressivement notre exposition.
Nos taux d’exposition sont les suivants :
- Dorval Global Conservative : 21% d’exposition nette aux actions, dont Sélection Responsable Internationale 20%, Panier financières Europe/Japon 2%. Couvertures en options (Euro Stoxx 50, Topix). Solde en titres du marché monétaire et obligations souveraines 3-5 ans.
- Dorval Global Allocation : 50% d’exposition nette aux actions, dont Sélection Responsable Internationale 36%, Reprise industrielle globale 3%, New Capex 5%, Panier financières Europe/Japon 3%, tracker MSCI China 3%. Couvertures en options (Euro Stoxx 50, Topix). Solde en titres du marché monétaire et obligations souveraines 3-5 ans.
- Dorval Global Vision : Sélection Responsable Internationale 76%, Reprise industrielle globale 5%, New Capex 8%, Financières Europe/Japon 6%, tracker MSCI China 5%.
- Dorval Convictions : 58% d’exposition nette aux actions dont panier cœur Euro Stoxx 50 ISR 60%, panier financières 5%, petites capitalisations 2%. Couvertures en futures et en options Euro Stoxx 50.
- Dorval Convictions PEA : 72% d’exposition nette aux actions dont panier cœur Euro Stoxx 50 ISR 70%, panier financières 5%, petites capitalisations 3%. Couvertures en futures et en options Euro Stoxx 50.
Contenu rédigé par Dorval AM.