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La Banque de France veut mieux intégrer la nature dans les modèles économiques

Mieux saisir la dégradation des écosystèmes naturels dans les modèles économiques et mieux représenter l'impact de l'activité économique sur la nature: un défi que la Banque de France souhaite relever dans le cadre d'un partenariat avec plusieurs organismes de recherche français.

La Banque centrale a annoncé mardi le lancement d'un programme de recherche pluriannuel sur les "canaux de transmission macroéconomiques des risques liés à la nature" afin de mieux modéliser l'impact de la dégradation des forêts, des sols, des océans ou encore de la biodiversité sur l'économie et la stabilité financière, mais aussi de mieux décrire l'impact de l'activité économique sur la détérioration de l'environnement.

"Dans le contexte international actuel, nous, Français et Européens, devons maintenir l'ambition face à des risques environnementaux scientifiquement avérés et dont les impacts économiques sont significatifs", souligne Agnès Bénassy-Quéré, seconde sous-gouverneure de la Banque de France, citée dans le communiqué de l'institution.

La dégradation des écosystèmes naturels et des services qu'ils fournissent - comme par exemple la pollinisation, la régulation de l'eau ou la fertilité des sols - représente "un risque systémique majeur encore peu intégré dans les outils d'analyse économique traditionnels", observe la Banque de France dans son communiqué.

Ce partenariat entre la banque centrale française et plusieurs laboratoires de recherche français spécialistes de l'économie ou de l'environnement, qui implique également la Fondation pour la recherche sur la biodiversité, "permettra de développer les travaux de recherche et de modélisation sur la nature, et ainsi de mieux l'intégrer dans nos analyses macroéconomiques, et dans notre politique économique", observe Agnès Bénassy-Quéré.

Les travaux de modélisation de ce consortium se concentreront sur la France, en prenant en compte à la fois les risques concernant directement le territoire national et ceux liés aux échanges commerciaux avec d'autres pays.

Avec AFP.