Florent Deixonne, Responsable de la Gouvernance et de l’Investissement Socialement Responsable pour le Groupe LYXOR.
INFO PARTENAIRE

Lyxor : "En tant que gérant d'actif, nous avons une position privilégiée pour agir"

Via la mise en place d'une Politique Climat reposant sur quatre leviers d’action complémentaires, Lyxor entend peser de tout son poids dans la transition vers une économie bas carbone, explique Florent Deixonne, responsable ISR du groupe.

Pourquoi avoir mis en place cette Politique Climat ?

Le changement climatique est l’enjeu majeur d’aujourd’hui et non de demain. En tant que gérant d’actifs nous avons une position privilégiée pour agir : influencer les entreprises dans lesquelles nous investissons et orienter les flux de capitaux vers des solutions plus durables.

À travers cette Politique Climat, nous nous dotons d’un cadre formel et opérationnel afin de placer les enjeux climatiques au cœur de notre stratégie d’investissement. Ce cadre qui est amené à évoluer chaque année témoigne de notre volonté d’accélérer nos engagements pour contribuer à l’ambition globale de maintenir le réchauffement planétaire en dessous de 2 degrés à horizon 2100.

L’un des grands leviers de cette politique consiste en un désinvestissement massif du secteur du charbon. Pourquoi cette décision ?

Le charbon thermique constitue la plus grande contribution aux gaz à effet de serre. Les activités liées au charbon sont donc jugées trop élevées en termes de risque climatique. Par ailleurs, les actifs liés au charbon seront délaissés par les investisseurs dans le futur, du fait de l'évolution de la réglementation ainsi que de la transition vers des énergies plus propres. Il est donc crucial d’étudier comment les revenus d’une entreprise sont composés en termes de produits et services et également la part et nature des actifs inscrits dans leurs bilans. Lyxor se désengage donc des acteurs les plus exposés en en excluant les entreprises dont le chiffre d’affaires provenant de l’extraction du charbon thermique est supérieur à 10 %. Mais aussi de celles appartenant au secteur de l’énergie et dont plus de 30 % de la production d’électricité provient du charbon thermique.

Nous sortirons totalement du charbon à horizon 2030 pour les entreprises de l’UE et de l’OCDE et 2040 pour le reste du monde.

Parmi les principales énergies fossiles, seul le charbon fait l’objet d’une exclusion. Est-ce suffisant selon vous ?

Non ce n’est pas suffisant et c’est bien pour cette raison que notre politique climat repose sur quatre piliers complémentaires. L’approche par exclusion peut constituer la seule option lorsque les risques sont considérés comme trop élevés, en particulier quand les émetteurs ne s’inscrivent pas dans une démarche d’amélioration. Mais elle peut également s’avérer être une réponse simpliste face à des problématiques très complexes. En effet, certains émetteurs considérés comme « gris » aujourd’hui seront peut-être pour certains les premiers vecteurs de la transition de demain. Nous ne pouvons donc pas gérer la problématique de la transition climatique uniquement avec de l’exclusion.

Nous devons aussi l’accompagner par le vote et l’engagement. Aujourd’hui la politique de vote climat de Lyxor peut entraîner l’opposition à plusieurs types de résolutions en cas de controverses environnementales. Cette politique d’engagement se traduit également par un dialogue proactif en amont des assemblées générales et tout au long de l’année pour accompagner les entreprises dans lesquelles nous investissons à adopter les meilleures pratiques environnementales. Nous collaborons aussi à un certain nombre d’initiatives, dont notamment le Climate Action + qui rassemble désormais près de 370 investisseurs représentant plus de 35 trillions de dollars d’actifs sous gestion. Le Climate 100+ définit une liste de surveillance de plus de 160 entreprises dans le monde les plus émettrices de gaz à effet de serre.

Une telle politique résulte également d’une demande grandissante de la part des investisseurs...

La réglementation française est déjà l’une des plus avancées en la matière et le tsunami réglementaire qui s’annonce en Europe devrait impacter nos clients, en particulier institutionnels. Mais aujourd’hui, il y a déjà une très forte demande pour des véhicules innovants permettant d’investir dans des produits alignés sur les objectifs de l’Accord de Paris et de financer la transition énergétique et écologique.

Forts de notre forte culture d’innovation, nous entendons continuer à jouer un rôle pionnier dans le développement de ces véhicules. Lyxor est le seul fournisseur européen à proposer des ETF alignés sur trois Objectifs de Développement Durable de l’ONU : l’eau propre et l’assainissement, l’énergie propre d’un coût abordable et le changement climatique. Cela représente aujourd’hui près de 900 millions d’euros d’encours. On peut citer aussi notre ETF Green Bond, une première mondiale lancée en 2017 et qui a depuis obtenu le label d’excellence GreenFin, garantissant l’étude des projets financés par les obligations vertes pour éviter le financement de projets controversés ou non réellement durables.

Le dernier axe de cette politique concerne l’évaluation des risques climatiques des portefeuilles. De quoi parle-t-on ?

Nous avons été l’un des premiers acteurs du marché à avoir développé une méthodologie propriétaire pour mesurer et communiquer l’ensemble des métriques ESG et Climat sur la plupart de nos fonds. Aujourd’hui, il est extrêmement important que nos clients sachent dans quoi il sont investis en termes d’empreinte carbone, de risque de transition, d’actifs échoués ou d’exposition des porte feuilles à des émetteurs proposant des solutions à la transition climatique. Cette transparence leur permet de piloter leur portefeuille afin de contribuer à la transition climatique.

En partenariat avec Lyxor. 

 

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