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En bref

Les investisseurs sous-estiment les risques climatiques, selon BlackRock

La société a récemment publié une étude dans laquelle elle met en garde les investisseurs concernant les risques climatiques qui pèsent sur l'économie des États-Unis, et les appelle à prendre en compte ces risques dans leur stratégie financière.

L’impact du changement climatique sur l’économie semble inquiéter de plus en plus d’acteurs financiers, y compris le plus gros gestionnaire d’actifs au monde. BlackRock, qui totalise plus de 6 000 milliards de dollars d’actifs sous gestion, a récemment publié une étude portant sur les risques climatiques. "Une série de phénomènes météorologiques extrêmes récents […] a mis en lumière les risques liés au climat", précise l’étude, qui rappelle que ces dernières années, les incendies ont causé des dommages à hauteur de 21 milliards de dollars dans le monde, et que les ouragans Harvey, Maria et Irma ont causé des pertes équivalentes à 0,5 % du PIB américain. "Cela met en évidence un risque pour les investisseurs", ajoute la société.

Pour évaluer l’impact de ces risques qui pèsent sur l’économie, les auteurs de l’étude se sont penché sur trois secteurs : les obligations municipales américaines, l’immobilier commercial et les compagnies d’électricité. Selon les prévisions de la société, les catastrophes naturelles, amplifiées par le changement climatique, pourraient entraîner une augmentation de l’endettement du marché des obligations municipales américaines, qui atteint déjà 3 800 milliards de dollars d’encours de dettes. "Les ouragans, les inondations et autres phénomènes météorologiques extrêmes posent de nombreux problèmes financiers aux émetteurs locaux", souligne la société. "D’ici dix ans, plus de 15 % en valeur de marché de l’indice actuel S&P National Municipal Bond Index pourrait ainsi provenir de régions américaines qui subiront potentiellement des pertes annualisées moyennes dues au changement climatique de l’ordre de 0,5 % à 1 % de leur PIB".

Même scénario du côté de l’immobilier commercial : les phénomènes météorologiques, notamment les inondations et les ouragans, sont des risques qu’il ne faut pas prendre à la légère. La société a constaté que le risque qu’un ouragan de catégorie 4 ou 5 s’abatte sur un bien commercial avait augmenté de 137 % depuis 1980 et que le risque d’être touché par un ouragan de catégorie 5 devrait augmenter de 275 % si rien n’est fait pour le climat. De plus, en évaluant l’exposition au risque climatique de 269 entreprises américaines du secteur de l’électricité, cotées en bourse, BlackRock a constaté que "la vulnérabilité aux événements météorologiques des actions des compagnies publiques est sous-estimée aux États-Unis. Les détenteurs de ces titres sont donc exposés à des chocs temporaires de cours et de volatilité". 

"Les investisseurs devront inclure les risques liés au climat dans leur analyse des risques et opportunités financiers. Ceci est particulièrement pertinent pour les investisseurs à long terme, car la probabilité de faire face à des conditions météorologiques extrêmes plus fréquentes et intenses augmente à mesure que la position est maintenue", en concluent les auteurs de l’étude.