A compter de mars, la BCE compte réduire, à raison de 15 milliards d'euros en moyenne par mois, la taille de son bilan gorgé de dette privée et publique accumulée durant les années où l'institution a massivement soutenu l'économie. En cohérence avec le resserrement de sa politique monétaire, elle va réduire ce portefeuille, ne comptant réinvestir qu'une partie des obligations arrivant à échéance.
Alors qu'elle détient un stock d'environ 350 milliards d'euros d'obligations d'entreprises, dans tous les secteurs, dont certains polluants comme l'énergie, l'institut monétaire "a décidé d'orienter davantage ses achats", "vers les émetteurs (de titres, ndlr) affichant une meilleure performance climatique pendant la période de réinvestissement partiel", selon un communiqué.
Objectif "décarbonation"
Cette approche "soutiendra la décarbonation progressive des portefeuilles d’obligations d'entreprises" au sein des banques centrales de la zone euro et ce "conformément aux objectifs de l’Accord de Paris" sur le climat conclu en 2015 et qui vise à limiter le réchauffement climatique à 1,5°. Cette politique ne doit pas empêcher la BCE de viser la "stabilité des prix", l'objectif primordial qu'elle entend atteindre en relevant les taux d'intérêt.
Face au risque de favoriser l'"écoblanchiment" si elle réinvestit dans des émetteurs de titres qui enjolivent leur bilan carbone, la BCE assure qu'elle sera vigilante. Sa présidente, Christine Lagarde, a souligné jeudi que pour gérer "le risque" d'écoblanchiment, la BCE analyserait en profondeur les "plans de transition" que les entreprises lui soumettraient.
Avec AFP.
