Parmi ses actions, la Banque centrale explique voter à l'occasion des assemblées générales des sociétés dont elle est actionnaire systématiquement contre l'approbation des comptes "si une entreprise va développer des projets en matière d'énergie fossile", dixit le secrétaire général adjoint Alexandre Gautier lors d'une conférence de presse. En votant également contre "des nominations au conseil d'administration ne respectant pas la part de 40% de femmes" ou "des rémunérations variables d'un dirigeant ne comprenant pas de critères environnementaux", le total des refus de la Banque a avoisiné les 1.500 l'an dernier, pour 5.800 résolutions soumises au vote, a complété M. Gautier. La Banque de France a également des politiques plus traditionnelles d'inclusion d'actifs verts dans ses portefeuilles, pour 1,6 milliard d'euros, et d'exclusion d'environ 20% d'entreprises ne passant pas au travers du "tamis ESG" mis en place avec l'aide d'indicateurs "fournis par des agences spécialisées".
Une lutte contre le changement climatique
"La Banque de France considère que la lutte contre le changement climatique est un enjeu majeur", a rappelé Nathalie Aufauvre, directeur général de la stabilité financière et des opérations. "Le changement climatique va nécessiter beaucoup d'investissements, il faut donc soutenir le développement d'une finance verte solide, saine", a-t-elle plaidé, insistant sur la nécessité de transparence des données fournies par les entreprises. La Banque de France a engagé depuis 2018 une démarche d'investisseur responsable, adoptant une charte puis une stratégie en trois axes portant sur le climat, les enjeux plus largement environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) et son engagement auprès des entreprises dont elle est actionnaire.
Cette démarche "porte sur les portefeuilles dédiés aux fonds propres et aux engagements de retraite, actifs dont la Banque de France a la pleine et entière responsabilité", soit 23 milliards d’euros au 30 novembre 2021, précise l'institution. Elle anime par ailleurs un réseau de 114 banques centrales et superviseurs sur ces thématiques, le Network of Central Banks and Supervisors for Greening the Financial System.
Avec AFP.