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En bref

Fonds verts non cotés : une dynamique encore portée par la recherche de performance

Le centre de recherche de Novethic et l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) ont présenté mardi 29 janvier les résultats d'une étude portant sur les montants investis dans des actifs verts par 223 fonds européens non cotés. Si les chiffres sont encourageants, il ne témoignent pas encore d'une réelle conviction de la part des investisseurs. 

Alors que l'univers des fonds verts cotés européens bénéficie depuis maintenant plusieurs années d'une attention toute particulière de la part des acteurs de l'investissement socialement responsable, la place accordée aux actifs verts dans les fonds non cotés restait quant à elle jusqu'à maintenant peu étudiée.

C'est justement pour palier ce défaut de visibilité que le centre de recherche de Novethic, en partenariat avec l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME), a dévoilé, mardi 29 janvier, une première cartographie de ces fonds à l'échelle du continent.

Résultat de cette étude : 223 fonds ont été identifiés, pour un volume d'actifs sous gestion s'élevant à 57,6 milliards d'euros, soit 6,5 % des encours non cotés en Europe. En comparaison, la part des fonds verts cotés ne représente que 1 % des fonds européens, avec 32,3 milliards d'euros d'encours. Pas de quoi cependant répondre aux besoins d’investissement supplémentaires nécessaires à la transition énergétique et écologique évalués à 180 milliards d'euros par la Commission européenne, insiste l'étude. 

Dans le détail, les thématiques des énergies renouvelables (46 %, soit 26 milliards d'euros investis à travers 122 fonds), du climat (25 %) et du "durable" (14 %) sont celles qui attirent le plus d'investissements. Avec 82 fonds, pour 25,8 milliards d'euros d'actifs sous gestion, le Royaume-Uni domine largement le classement, suivi par la France (54 fonds) et l'Allemagne (22 fonds). 

Dynamique récente 

Point intéressant, l'étude révèle que la majorité de ces fonds ont été lancés ces quatre dernières années. Une dynamique qui témoigne de "l'élan nouveau impulsé par l'Accord de Paris", alors que l'année 2016 a enregistré un record de collecte avec 12 milliards d'euros investis sur 35 fonds. 

Pourtant, les investisseurs restent encore peu demandeurs de financements verts, et sont davantage attirés par la performance financière et économique de ces produits que par leur impact environnemental. "Le thème de l’énergie verte est plus opportuniste qu’un véritable focus pour nos investisseurs, explique ainsi Jean-Francis Dusch, directeur de la gestion de dette infrastructures chez Edmond de Rotschild, asset management à Londres, cité par Novethic. Ils sont intéressés par notre label Transition énergétique et écologique pour le climat, mais ils veulent avant tout s’assurer que nous sommes capables de diversifier nos investissements."

La création d'une taxonomie des actifs verts et l'évolution du cadre réglementaire concernant notamment les obligations de transparence font quant à elles partie des principaux leviers qui permettront de développer le marché, conclut l'étude.