Après un an de concertations, le groupe d'experts de haut niveau sur la finance durable (HLEG), constitué fin 2016 par la Commission européenne, a publié mercredi ses recommandations finales pour la mise en place d'un système financier capable de « soutenir les investissements durables » dans l'Union. Avec l'ambition, explique Anne-Catherine Husson-Traore, directrice générale de Novethic et membre du HLEG, « d'intégrer les grands risques environnementaux, sociaux et de gouvernance dans les stratégies d'investissement (...) et de faire de la finance durable le fer de lance de la finance européenne ».
Huit actions prioritaires
Parmi les recommandations détaillées le long de ce document d'une centaine de pages, huit d'entre elles sont qualifiées de « prioritaires » . Y figurent notamment l'introduction d'un système de classification (taxonomie) afin de clarifier ce qui est « durable » ou non et définir les secteurs où des investissements sont nécessaires, la clarification des obligations des investisseurs, la normalisation des « reportings » ESG afin d'améliorer la transparence du système financier ou encore le développement de standards et normes européens, notamment pour les obligations vertes.
Le HLEG formule en outre un ensemble de recommandations transversales ou spécifiques, telles que la création d'un observatoire européen dédié à la durabilité, l'assurance que les règles comptables de l'UE ne découragent pas les investissements à long terme ou la promotion de l'économie réelle dans le secteur bancaire.
Un plan sur la finance durable présenté en mars
Ces différents leviers vont maintenant être examinés par la Commission européenne, qui doit finaliser sa stratégie sur la finance durable pour le mois de mars prochain. Un plan qui s'inscrit dans la volonté, de la part de l'UE, de mettre en place un « système financier qui soutienne une croissance durable » et qui épouse les objectifs fixés notamment lors de l'accord de Paris ou dans le cadre du programme de développement durable des Nations unies. Aujourd'hui, les investissements nécessaires pour atteindre les objectifs de la COP21 sont estimés à environ 180 millions d'euros par an.
En juillet dernier, le HLEG avait déjà remis un premier rapport provisoire à la Commission, directement suivi d'effets, avec la mise en oeuvre notamment de deux recommandations : le « périmètre de supervision des autorités de régulation financière » et la notion de la responsabilité des investisseurs. Des éléments qui démontrent « une progression dans la compréhension de ces sujets » commente Anne-Catherine Husson-Traore.