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Climat : "Il faut modifier les règles budgétaires pour investir", selon le commissaire européen à l'Économie

Les règles budgétaires européennes doivent être modifiées pour permettre d'investir afin de soutenir la croissance et la transition climatique, a déclaré mardi le commissaire européen à l'Économie, Paolo Gentiloni.

"Notre ambition pour une nouvelle croissance forte, durable et inclusive doit être assortie de nouvelles règles budgétaires adaptées aux défis de notre époque", a affirmé le commissaire italien, lors d'une conférence organisée les banques publiques françaises Bpifrance et Caisse des dépôts dans le cadre de la présidence française de l'UE.

"Pour être clairs, si nous voulons mieux reconstruire, nous ne pouvons pas nous permettre de revivre l'expérience de la crise précédente concernant les investissements", a mis en garde M. Gentiloni, qui a rappelé qu'à la suite de la crise financière de 2008, "la zone euro a mis sept ans pour retrouver son niveau de PIB d'avant-crise" et que "pendant cette période, les investissements publics ont souffert de la consolidation budgétaire, l'investissement chutant à zéro".

Besoin de 540 milliards d'euros par an pour la transition climatique

Aujourd'hui, "pour atteindre les objectifs de transition climatique, nous avons estimé un besoin d'investissement public et privé de 540 milliards d'euros par an d'ici à 2030", a estimé le commissaire européen.

"Nos règles d'endettement et de déficit doivent donc être modifiées pour refléter cette nouvelle réalité et permettre des investissements porteurs de croissance et naturellement de stabilité", a affirmé M. Gentiloni.

Il a relevé que cette question "est un des points centraux du débat en cours sur la revue de la gouvernance économique" de l'UE et que "le débat est toujours très vivant et devrait s'accélérer durant ces prochains mois".

Une consultation publique sur la réforme de pacte de stabilité, qui prévoit toujours un endettement public limité à 60% du PIB et un déficit public n'excédant pas 3%, a été lancée par la Commission européenne en octobre dernier.

Opposée notamment à la France, l'Allemagne a plaidé en janvier pour un retour de la rigueur budgétaire dans l'UE.

"Je ne pense pas qu'on puisse de façon réaliste s'attendre à des changements fondamentaux sur les critères de dette et de déficit, pour lesquels il faudrait une modification des traités", a déclaré le ministre allemand des Finances, Christian Lindner.

Avec AFP.