"Il y a une énorme disparité" entre les groupes cotés et le secteur non coté, souligne un des auteurs du rapport, John Lang. Soumis à moins de règles de publication que des groupes cotés, le secteur "agit dans l'obscurité", pointe le rapport.
Parmi les 100 plus grandes sociétés cotées, 70 affichent un objectif "net zéro" d'émissions. Au total 82 s'engagent au moins à une réduction des émissions - contre seulement un peu plus de la moitié des 100 plus grands groupes non cotés.
Aucune des huit entreprises d'énergies fossiles incluses dans le rapport n'ont d'objectif "net zéro", contre 76% des plus grandes entreprises cotées du secteur.
Une réglementation européenne plus contraignante
Les sociétés non cotées "n'ont pas cette pression du marché (financier) et d'image" au même titre que celles cherchant à attirer les investisseurs en bourse, souligne M. Lang. Mais la règlementation, notamment européenne, se fait plus contraignante.
La CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) va par exemple progressivement obliger les quelque 50.000 plus grandes entreprises européennes à publier leurs données sociétales et environnementales, outre leurs comptes.
Ailleurs, la Californie ou encore Singapour vont demander aux plus grands groupes de publier des données liées aux émissions, rappelle Net Zero Tracker.
"Rester muet sur le +net zero+ augmente les risques concurrentiels pour (ces entreprises) et risque de miner les efforts de réduction des émissions" au niveau national, souligne le rapport.
Par ailleurs, "nos recherches suggèrent que ceux qui ont des objectifs de +net zéro+ ne les mettent pas en oeuvre de manière crédible", accuse Net Zero Tracker, s'appuyant sur les programmes et rapports publics des entreprises disponibles.
Parmi les 40 entreprises non cotées analysées qui ont un objectif "net zéro", seulement deux ont publié un programme pour y arriver, et "des détails clés manquent dans la plupart". Seules deux (Ikea et Bechtel) ont exclu l'utilisation de crédits carbone.
Au total, 24 des 40 entreprises ne précisent pas si elles vont ou non utiliser ce mécanisme controversé pour compenser leurs émissions, qui consiste à financer des projets permettant de réduire les émissions de CO2.
La crédibilité des crédits carbone, accusés d'être utilisés par les entreprises comme un passe-droit pour continuer à polluer, a été profondément entachée ces dernières années par des enquêtes et scandales.
Avec AFP.
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