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En bref

La Banque de France prévoit une sortie définitive du charbon en 2024

La Banque de France a annoncé lundi un durcissement de sa politique d'investissement vis-à-vis des entreprises liées au charbon, qui devrait se concrétiser par une exclusion définitive de ce secteur en 2024.

Depuis 2018, la Banque de France met en oeuvre une démarche d'investissement responsable sur ses investissements propres (22 milliards d'euros). Dans ce cadre, elle excluait déjà les sociétés extractrices de charbon ou productrices d'énergie à base de charbon dont plus de 20 % du chiffre d'affaires est lié au charbon thermique.

Mais en pratique, l'institution monétaire exclut déjà toute entreprise dont le charbon représente plus de 10 % de son chiffre d'affaires et "ce seuil sera abaissé à 2 % fin 2021 avant d'être ramené à 0 % fin 2024", promet-elle dans un communiqué.

En ce qui concerne le secteur du pétrole et gaz, la Banque de France va par ailleurs engager "une sortie des hydrocarbures non conventionnels dès 2021", est-il ajouté.

Ce faisant, la banque centrale va exclure de ses investissements les entreprises dont les activités de pétrole et gaz de schiste, sables bitumineux et/ou exploration en arctique et eaux profondes, représentent plus de 10 % de leur chiffre d'affaires.

Nouvelle politique de vote

L'institution prévoit par ailleurs d'adopter pour 2024 une exclusion de toutes les entreprises dont le pétrole représente plus de 10 % du chiffre d'affaires ou 50 % pour le gaz.

Enfin, la Banque de France annonce qu'à compter de 2021, elle introduira dans sa politique de vote un critère visant à s'assurer que les entreprises dans lesquelles elle a investi n'engagent pas de nouveaux projets en matière de développement des énergies fossiles.

"Alors qu'elle accusait un retard par rapport aux acteurs financiers privés, la Banque de France les dépasse désormais et devrait exclure des entreprises comme Total de ses investissements dès 2024", a salué dans un communiqué l'ONG de défense de l'environnement Reclaim Finance.

Celle-ci regrette en revanche "l'absence de critères stricts prévenant l'expansion de nouveaux projets d'hydrocarbures". Surtout, l'ONG appelle "la Banque de France à faire preuve du même niveau d'ambition pour décarboner immédiatement la politique monétaire de la Banque centrale européenne".

Avec AFP.