Régulièrement décrit comme opaque, le système bancaire suscite la méfiance de nombreux épargnants. À tel point que près de six Français sur dix ne savent "pas vraiment" voire "pas du tout" ce que les banques font de leur argent. Ce résultat, issu de la troisième édition de l’Observatoire du sens de l’argent, dévoilé par le Crédit Coopératif - en partenariat avec Viavoice - en juillet 2022, ne constitue d’ailleurs pas la seule idée reçue que les Français ont au moment d’évoquer leur banque.
50 % d’entre eux estiment également que, même si certaines banques se préoccupent plus que d'autres de "l’intérêt collectif", elles restent néanmoins d’abord soumises à "des intérêts financiers et individuels". Ce flou qui plane autour de l’utilisation de l’argent des épargnants par les banques entraîne des "a priori négatifs" qui induisent de facto chez les clients "plus de méfiance que d’optimisme".
Les banques scrutées à la loupe
Face à ces idées préconçues, de nombreux Français accroissent leur vigilance au moment de choisir leur banque, et se montrent particulièrement attentifs à plusieurs critères. Ainsi, 52 % des épargnants estiment que la banque se doit d’avoir une politique de tarifs responsables "sans chercher à vouloir réaliser une marge très élevée sur ce qui est vendu", tandis qu’un épargnant sur deux attend "des collaborateurs" qu’ils ne proposent à leurs clients "que ce qu'ils estiment être dans leur intérêt".
Puisqu’ils sont de plus en plus soucieux de placer leur épargne dans une banque en phase avec leurs valeurs, 46 % des Français se montrent également attentifs aux pratiques durables qu’elles mettent en place. En outre, certains exigent d’une banque qu’elle ne dépende pas d’actionnaires (43 %), qu’elle intègre "véritablement l'écologie dans sa politique et dans ses actes" (35 %) et qu’elle soit impliquée dans "l’ancrage local et la connaissance de son territoire" (34 %).
"Malgré les idées reçues et une sorte de méfiance sur une forme d’opacité, les Français croient dans le rôle positif que peuvent jouer les banques (60 %)", souligne l’étude. "Pour lever les doutes, les banques doivent d’abord rassurer les Français au travers de la qualité de leur relation client. Puis, elles doivent apporter des éléments de preuve sur l’utilisation des dépôts qui leur sont apportés, en toute transparence. Car la banque peut être un élément de cohérence entre les valeurs et les actes des Français, quand elles respectent les attentes sociétales de leurs clients et partage avec eux leur démarche."
Des Français en quête de sens
À l’heure où les épargnants croient donc "en une utilisation plus juste de l’argent", la corrélation entre enjeux sociétaux et économiques devient logique pour un grand nombre d’entre eux. Les résultats de la première édition de cet Observatoire, dévoilée en juin 2021, montraient d’ailleurs que pour 70 % des Français, l’utilisation de leur argent était liée à leurs valeurs personnelles. Des chiffres qui font écho à ceux issus de la troisième édition, qui indiquent que 84 % des Français sont en phase avec leurs valeurs lorsqu’ils investissent, alors que 82 % le sont lorsqu’ils dépensent.
De manière générale, les Français demeurent de plus en plus convaincus du "pouvoir transformateur de l’argent sur le long terme". En novembre 2021, à l’occasion de la publication de la seconde édition de cette étude, 52 % d’entre eux estimaient que "la manière d’utiliser leur argent pouvait influer sur la société". Un chiffre en hausse, puisqu’ils sont désormais 59 % à penser que l’argent peut permettre de "changer ce qui ne va pas dans la société". Une grande majorité de Français prêtent d’ailleurs "un pouvoir sociétal, politique et bien sûr économique, déterminant à l’argent", puisqu’ils sont 86 % à penser qu’il doit favoriser le développement local, et 78 % à estimer qu’il doit permettre d’agir pour l’environnement et de réduire les inégalités sociales.
En partenariat avec le Crédit Coopératif.