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Analyses

Finance durable : comment mesure-t-on la performance extra-financière ?

Pour démontrer la valeur ajoutée des fonds dits "responsables" et permettre une meilleure comparabilité entre ces produits, il est nécessaire pour les sociétés de gestion -et en amont les entreprises- de mettre en place des indicateurs de mesure pertinents. 

De plus en plus de fonds déclarent prendre en compte des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans leur décisions d'investissement, mais comment s'assurer de leur valeur ajoutée par rapport à leurs équivalents classiques at aux indices ? 

Afin d'assurer transparence et comparabilité, les sociétés de gestion publient régulièrement des indicateurs en lien avec les piliers E, S et G. Si aujourd’hui, aucune méthodologie n’est imposée aux acteurs, quelques indicateurs font néanmoins consensus. À titre d’exemple, des mesures liées aux émissions de gaz à effet de serre, à la création d’emplois, à la consommation d’énergie ou encore la parité dans les conseils d’administration apparaissent régulièrement dans les reportings extra-financiers. Le choix de ces indicateurs dépend également de la stratégie et de la thématique du fonds concerné. 

Le cadre réglementaire

Le cadre réglementaire précise depuis plusieurs années les obligations des acteurs financiers en matière de transparence. En Europe, le règlement SFDR oblige les gérants d'actifs à fournir "des informations détaillées sur la manière dont ils abordent et réduisent les éventuels impacts négatifs que leurs investissements peuvent avoir sur l'environnement et la société en général" tandis qu'en France, l'article 29 de la loi énergie climat insiste sur les indicateurs relatifs au climat et à la biodiversité. À l'échelle des entreprises, la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) viendra bientôt imposer à" certaines grandes entreprises de divulguer des informations sur la manière dont elles opèrent et gèrent les défis sociaux et environnementaux."

Les labels contribuent également à une certaine homogénéisation, à l’image du label ISR qui, via la publication d’informations relatives aux moyens mis en oeuvre, aux méthodes de mesure d’impact adoptées et aux résultats obtenus dans quatre domaines (l’environnement, le social, la gouvernance et le respect des droits humains), impose aux fonds labellisés de mettre "en évidence les impacts positifs (de la gestion ESG) sur le développement d’une économie durable".