Eline Dauriac, chargée des relations clients chez LinkedIn, et son équipe.
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Inspirations

Eline Dauriac : Notre objectif "est de promouvoir les métiers de la transition écologique auprès des populations éloignées de l’emploi"

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Principal Custom Sucess Manager chez LinkedIn, Eline Dauriac a créé en 2022 Green Coaches, une initiative interne au réseau social qui vise à démocratiser l’accès aux métiers de la transition écologique. ID l’a interrogée pour en apprendre plus sur ce programme.   

A 33 ans, Eline Dauriac, responsable des relations clients chez LinkedIn, fait partie du TOP35 des jeunes leaders positifs 2025 – une distinction créée par l’association Positiv en partenariat avec Les Echos afin de mettre en lumière les talents de moins de 35 ans qui "oeuvrent pour un futur durable". 

La trentenaire s’est fait remarquer pour son travail en faveur de la démocratisation des "compétences vertes", à travers Green Coaches. ID revient avec elle sur la genèse de ce projet et son développement dans les années à venir.

Vous avez lancé en 2022 Green Coaches. Comment est née l'idée de cette initiative ? Quelle est son ambition ? 

Face à une demande croissante de talents verts (+38,5 % entre 2015 et 2021) et à l’urgence de la transformation écologique (plus d’un million d’emplois à créer selon l’ADEME), j’ai voulu mettre mes compétences en RH et recrutement au service de cette cause.  

L’objectif de Green Coaches est de promouvoir les métiers de la transition écologique auprès des populations éloignées de l’emploi et leur offrir des opportunités d’avenir dans un secteur en pleine expansion. 

Qu'entendez-vous par "compétences vertes" ? 

Chez LinkedIn, nous nous appuyons sur une taxonomie de 41 000 compétences normées avec l'OCDE pour analyser l'évolution de l'acquisition de compétences à l’échelle mondiale par les professionnels, y compris en France. Les compétences vertes regroupent des savoir-faire, des connaissances et des compétences techniques essentielles pour relever les défis environnementaux et promouvoir la durabilité.  

Nous publions d’ailleurs annuellement notre rapport sur l'évolution de ces compétences au sein de la population active. Parmi les enseignements clés de 2024 : la demande mondiale de talents verts a augmenté deux fois plus vite que l’offre depuis l’année dernière (11,6 % et 5,6 % respectivement). Et la France n’est pas en reste : en trois ans, la demande de "talents" verts a augmenté de 15 % !

Le verdissement de l’économie semble gagner du terrain et le développement ainsi que le renforcement des compétences dans ce domaine apparaissent non seulement comme une nécessité pour notre société, mais aussi comme une opportunité pour les entreprises de tous secteurs." 

Concrètement, comment vous y prenez-vous pour "démocratiser l’accès aux métiers de la transition écologique" ? 

L’initiative repose sur des sessions de coaching, des événements et des ressources adaptées (Checklist de recherche d'emploi vert sur LinkedIn), afin d’aider chacun à se positionner dans un secteur en pleine expansion.  

Mon ambition est de tirer les enseignements de la transition numérique, où la diversité des profils dans ce secteur reste un défi, afin d’éviter de reproduire ces inégalités dans la transition écologique.

En favorisant une approche inclusive et en mobilisant un large réseau d’experts, Green Coaches veut garantir que personne ne soit laissé pour compte dans cette transformation essentielle à notre avenir collectif." 

Comment cette approche se matérialise-t-elle ? Pouvez-vous donner quelques exemples d’actions ?  

Pour y parvenir, nous déployons plusieurs leviers : un suivi des parcours professionnels des bénéficiaires pour évaluer l’efficacité de nos actions ; l’adaptation et reproduction de programmes ou initiatives internes réussies (Women at LinkedIn, Elas no ESG au Brésil, Social Impact et Redi School en Allemagne) ; la collaboration avec des associations (Inco Academy), initiatives gouvernementales (exemples : Blue Visa for Sustainability Skills à Dubaï) et organisations locales pour cibler les populations les plus touchées ; le partage de témoignages inspirants pour attirer plus de participants et sensibiliser un large public ; et enfin la formation via des outils numériques gratuits et accessibles (cours LinkedIn Learning, offres LinkedIn Premium...).  

Quelles difficultés rencontrez-vous aujourd'hui pour accélérer le développement de Green Coaches ? 

L’un des principaux défis est de maintenir l’engagement des employés volontaires sur le long terme dans le programme, tout en structurant l’initiative pour qu’elle puisse s’étendre à grande échelle sans perdre son impact.  

L’objectif est de toucher un maximum de personnes, mais aussi de suivre concrètement les résultats : combien de participants ont réellement trouvé un emploi vert ? Quels leviers ont été les plus efficaces ? Pour cela, il est essentiel de mettre en place des outils de suivi et d’évaluation tout en gardant une approche humaine et accessible. 

Quelles sont les prochaines étapes ? 

D’ici trois ans, Green Coaches vise à se professionnaliser pour maximiser son impact. L’ambition est de structurer un programme mesurable qui facilite l’accès aux emplois verts, tout en renforçant la résilience des communautés les plus exposées aux défis climatiques.

En s'inspirant du programme #IamRemarkable, nous suivrons de près les progrès des participants pour garantir un impact durable

Green Coaches en quelques chiffres 

  • 21 employés volontaires chez LinkedIn prenant part à ce programme, et répartis à travers le monde : Inde, États-Unis, France, Allemagne, Irlande, Brésil, Émirats Arabes Unis
  • 7 000 personnes ont participé aux programmes à travers des sessions de coaching et des ressources dédiées 
  • 500 abonnements LinkedIn Premium offerts aux demandeurs d'emploi dans la transition écologique
  • 3 success stories déjà identifiées, avec des participants ayant décroché des postes dans la communication environnementale, la RSE et même le lancement d’une start-up en Arabie Saoudite pour accompagner la neutralité carbone d’ici 2030

Source : LinkedIn