Comment déjouer les pièges du greenwashing ? Sens et argent sont-ils incompatibles ? Voici quelques questions auxquelles tente de répondre Claire Pétreault, fondatrice du média Les Pépites Vertes, dans son dernier livre, Je bosse pour la planète.
Publié le 20 février aux éditions Eyrolles, ce guide fourmille de fiches pratiques et d’outils pour "aider la nouvelle génération à mettre ses talents au service de la planète". Interview avec son autrice.
Votre livre s’appuie sur la méthode des "Pépites Vertes". De quoi s’agit-il concrètement ?
Depuis le lancement des Pépites Vertes en 2020, j’ai rencontré plus de 200 jeunes qui ont trouvé un job aligné avec leurs valeurs et qui accélèrent la transition écologique. La plupart m’ont expliqué qu’ils se sont beaucoup écoutés pour savoir ce qu’ils voulaient vraiment. Ils se sont posés des questions pour savoir par exemple dans quel cadre de travail ils se sentent stimulés, quelles sont leurs forces, quel sens ils souhaitent donner à leur travail...
La méthode des Pépites Vertes s’inspire ainsi de leurs expériences. Elle invite à se rencontrer de l’intérieur, mais aussi à aller à la rencontre de l’écosystème en faisant des stages, du bénévolat, tout en autorisant à se tromper, ne pas aimer puis recommencer jusqu’à se trouver au bon endroit.
L’année 2024 a été marquée par un recul sur les questions climatiques. Observez-vous également un recul d’intérêt pour les enjeux de transition écologique chez les étudiants et les jeunes actifs ?
En participant à des rencontres dans des écoles, j’ai observé un décalage de l’intérêt vers les problématiques sociétales. J’ai l’impression que l’engagement de certains jeunes s’est diversifié. Leur intérêt n’est plus uniquement axé sur l’écologie mais aussi tourné vers des sujets d’inégalité de genre par exemple.
Par ailleurs, l’engagement de la jeunesse pour le climat a été beaucoup médiatisé au moment des marches, mais j’ai aussi toujours tenu à préciser que c’était 20 % de la jeunesse qui sortait d’école qui avait envie de mettre l’impact en critère numéro 1 dans ses choix. Pour la grande majorité, le sujet prioritaire reste le salaire.
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Dans votre livre, vous battez en brèche plusieurs idées, notamment celle selon laquelle il faudrait tout plaquer pour s’engager professionnellement pour la planète. Pourquoi cette volonté ?
C’était important pour moi de montrer que l'on peut "bosser pour la planète" sans avoir fait un master en développement durable ou être ingénieur spécialisé dans les énergies renouvelables.
J’ai par exemple rencontré des boulangers qui ont décidé d’avoir un impact positif en faisant le choix de se sourcer en local, de privilégier le bio et le zéro déchet. Il est tout à fait possible de conserver un "métier traditionnel" et opérer certains changements pour agir en faveur de la transition écologique.