"Le changement climatique est réel, mais je ne crois pas qu'il pose un risque sérieux pour la sécurité et la solidité des grandes banques ou la stabilité financière des Etats-Unis", a déclaré Christopher Waller, l'un des gouverneurs de la Fed, lors d'un discours à l'IE University de Madrid.
"Mon travail consiste à m'assurer que le système financier est résilient face à une série de risques. Et je crois que les risques posés par le changement climatique ne sont pas suffisamment uniques ou matériels pour mériter un traitement spécial par rapport aux autres", a-t-il ajouté.
Je ne vois pas la nécessité d'un traitement spécial pour les risques liés au climat dans notre suivi et nos politiques de stabilité financière.
Ce responsable de la puissante Réserve fédérale américaine a par ailleurs jugé "important de continuer à faire des recherches universitaires de haute qualité concernant le rôle que le climat joue dans les résultats économiques". La Fed est régulièrement étrillée pour son manque d'action sur le volet climatique.
Une reconduction critiquée
En novembre 2021, le président américain Joe Biden avait reconduit Jerome Powell à la tête de la Fed pour un second mandat, et avait alors estimé que la banque centrale américaine devait être "leader" dans la prise en compte de ce risque. Il répondait ainsi aux appels de l'aile gauche des démocrates, qui jugeaient l'action de Jerome Powell trop faible dans ce domaine. Lors de son discours à la Maison Blanche après sa nomination, Jerome Powell avait ainsi assuré faire une priorité de la lutte "contre l'évolution des risques liés au changement climatique".
"Je ne vois pas la nécessité d'un traitement spécial pour les risques liés au climat dans notre suivi et nos politiques de stabilité financière. En tant que décideurs, nous devons équilibrer le large éventail de risques auxquels nous sommes confrontés, et nous avons la responsabilité d'établir des priorités en utilisant des preuves et des analyses", a encore souligné jeudi Christopher Waller.
"Sur la base de ce que j'ai vu jusqu'à présent, je pense qu'il n'est pas nécessaire de se concentrer sur les risques liés au climat et que la Réserve fédérale devrait se concentrer sur des risques plus importants et à court terme, conformément à notre mandat", a-t-il ajouté.
Avec AFP.