"Près de 20% des fonds intégrés dans ces gammes continuent d'investir dans des entreprises développant de nouveaux champs pétroliers et gaziers et de nouveaux terminaux d'exportation de gaz naturel liquéfié", déplore l'organisation dans un rapport.
L'ONG, qui revendique de "mettre la finance au service de la justice sociale et climatique", a analysé les fonds "responsables" de cinq grands établissements français (Crédit Agricole, Natixis Interépargne, Crédit Mutuel ES, Société Générale et BNP Paribas E&RE).
Elle pointe du doigt en particulier "l'offre de Crédit Agricole et Société Générale", avec "plus de 30% de fonds" concernés. Les placements "responsables", parfois appelés "durables" ou "ESG", revendiquent la prise en compte de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance dans leur gestion. Les établissements axent souvent leur communication sur la lutte contre le changement climatique.
Pour présenter ses fonds, Crédit Agricole parle d'une gamme "100% engagée pour agir aujourd'hui sur le monde de demain" ou encore de fonds apportant "des solutions au changement climatique", dénonce Reclaim Finance en citant les arguments avancés par la banque.
Contacté par l'AFP, Crédit Agricole rétorque que les entreprises ont aussi "à leur disposition dans le catalogue" des fonds "qui n'investissent pas dans le secteur énergétique". Société Générale est, elle, pointée du doigt pour une formulation laissant penser que ses placements bénéficiaient du label encadré ISR (Investissement socialement responsable), ce qui n'est pas le cas. Le groupe a finalement modifié vendredi la mention sur son site.
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"Société Générale veille à communiquer une information claire et précise à ses clients et s'attache en conséquence à clarifier tout contenu, comme dans le cas présent, dès qu'elle a connaissance d'une formulation qui pourrait mener à une erreur d'interprétation", a déclaré l'établissement à l'AFP.
Des fonds encore "minoritaires"
Les fonds "responsables" restent minoritaires dans les placements d'épargne salariale, "en moyenne trois fonds sur dix", selon l'ONG. La finance durable, qui s'est développée durant la dernière décennie, est la cible d'accusations croissantes de "greenwashing", avec un décalage entre les attentes des épargnants et la réalité.
Pour ses défenseurs, la présence de fonds durables engagés au capital d'entreprises liées aux hydrocarbures permet d'influer sur leur politique de transition.
Une nouvelle réglementation européenne doit entrer en vigueur pour exclure des fonds "durables" ou "ESG" toute entreprise ayant 1% ou plus de ses revenus lié au charbon, et 10% au pétrole.
Avec AFP.