Logo de la compagnie pétrolière anglo-néerlandaise Shell.
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Finance durable

Shell sous pression des actionnaires sur son plan climat

Près de 22% des actionnaires de Shell ont rejeté mardi son plan de transition énergétique, a annoncé le groupe dans un communiqué, à l'issue d'une assemblée générale chahutée par des militants écologistes qui l'accusent de "tuer le climat".

Shell compte "dialoguer avec les actionnaires" pour mettre en avant "les raisons pour lesquelles nous pensons que notre stratégie (climatique) nous maintient sur la bonne voie", a réagi le groupe pétrolier britannique dans son communiqué.

L'organisation d'actionnaires activistes Follow This avait pour sa part déposé une résolution demandant au géant des hydrocarbures de respecter les accords de Paris sur le climat et de limiter ses émissions de CO2 de façon à limiter le réchauffement de la planète "bien en dessous de 2 degrés". Celle-ci a recueilli près de 19% de suffrages positifs.

L'an dernier Shell avait déjà vu son plan climat rejeté par plus de 20% des votes de ses actionnaires. En revanche, une résolution similaire de Follow This avait alors récolté plus de 20% des voix. Le directeur général Wael Sawan a pour sa part fait valoir, cité dans le communiqué, que les actionnaires ont malgré tout "fortement soutenu" le plan de transition.

"L'accent mis sur la performance, la discipline et la simplification nous permet d'investir dans la fourniture de l'énergie dont le monde a besoin aujourd'hui et dans la construction du système énergétique à faibles émissions de carbone du futur, a-t-il ajouté.

En mars, Shell avait pourtant baissé un objectif climatique crucial, disant vouloir désormais réduire de 15 à 20% "l'intensité carbone nette (ratio des émissions sur les volumes, ndlr) des produits énergétiques vendus d'ici 2030, comparé à 2016" - un objectif assoupli par rapport à la cible précédente d'une diminution de 20%.

Le groupe très critiqué

Le groupe avait en outre déjà été fortement critiqué par les organisations écologistes l'an dernier pour avoir indiqué qu'il ne réduirait plus sa production de pétrole d'ici 2030, affirmant avoir déjà atteint, en avance, un objectif de diminution de production de 1 à 2% par an, dévoilé en 2021.

L'assemblé générale de Shell mardi a été perturbée dès l'ouverture par des manifestants et des interventions d'actionnaires et militants écologistes. Certains ont interrompu le président du CA Andrew Mackenzie en chantant "Qui tue le climat? Shell tue le climat".

"Pendant que le public (...) compte le coût des catastrophes climatiques", les dirigeants de Shell "promettent d'augmenter la production de combustibles fossiles pour les décennies à venir" a dénoncé dans un communiqué Maja Darlington de Greenpeace UK.

Avec AFP.