"Dans le contexte macroéconomique et géopolitique actuel, la dynamique des investissements ESG (relatifs aux enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance d'entreprise) pourrait ne pas être aussi soutenue que nécessaire afin d'assurer la transition vers une économie bas carbone et respecter le scénario de 1,5° C" d'ici 2030, écrivent les économistes rattachés à la banque de financement et d'investissement (BFI) de Crédit Agricole SA, l'entité cotée du Crédit Agricole.
L'objectif à long terme de l'accord de Paris sur le climat de 2015 visait à limiter le réchauffement climatique et de maintenir l'augmentation de la température moyenne de la planète bien en dessous de 2° C par rapport aux niveaux préindustriels, et de préférence sans dépasser +1,5° C. Si "à plus long terme, les investissements ESG et la finance durable vont continuer de transformer en profondeur les activités de marchés", la "montée du protectionnisme partout dans le monde (...) pourrait freiner la transition" en Europe, estiment les analystes.
Le volume d'émissions d'obligations durables devrait croître de près de 10% pour atteindre l'équivalent d'environ 900 milliards d'euros dans le monde cette année, selon leur calcul. "Les secteurs et les régions sont de plus en plus confrontés au défi de concilier compétitivité et objectifs durables", a commenté le responsable recherche crédit et stratégie de la BFI du Crédit Agricole, Damien de Saint Germain, cité dans un communiqué. Le Crédit Agricole, régulièrement critiqué par des ONG en matière de développement durable, se présente comme un acteur de premier plan sur les obligations vertes, sociales, et durables.
L'Autorité bancaire européenne (ABE) a par ailleurs rendu publique jeudi la nouvelle mouture de ses recommandations à destination des banques en matière prise en compte des risques liés à l'ESG. Le changement climatique, les atteintes à l'environnement, à la biodiversité et les questions sociales induites "posent des défis considérables à l'économie", rappelle l'ABE. "La nécessité de passer à une économie à faible émission de carbone, économe en ressources et durable, ainsi que d'autres défis ESG entraînent et continueront d'entraîner de profondes transformations économiques, qui ont un impact sur le secteur financier", relève l'Autorité.
Avec AFP.