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Fonds labellisés ISR : du sens et de la performance

Aujourd’hui encore, la question de la performance financière reste un frein majeur pour de nombreux Français hésitant à investir dans des placements durables. Pourtant, de nombreuses études montrent qu’intégrer des critères ESG dans les choix d’investissement ne signifie pas renoncer à leur rentabilité.

Du sens oui, mais pas au prix de la performance ? De nombreux sondages le montrent : les Français sont particulièrement attentifs à l’impact de leur argent sur l’environnement et la société, mais ils sont dans le même temps encore relativement peu à avoir déjà investi dans des placements dits "responsables". Plusieurs freins peuvent expliquer ce décalage, dont une idée tenace : intégrer des critères ESG (Environnement, Social et Gouvernance) dans les décisions de gestion des fonds d’investissement pourrait nuire à leur performance financière.

Publiée en 2023, la seconde édition de l’étude biannuelle "Les Français et les placements responsables" de l’AMF révélait par exemple que 28 % des sondés pensaient que les placements durables étaient moins performants que les placements classiques, tandis que 29 % se disaient incertains. Or, la rentabilité demeure l’un des critères les plus déterminants dans le choix d’un placement.

Des performances globalement en ligne avec le marché

La question de la performance des investissements durables a en réalité déjà fait l’objet de très nombreuses recherches ces dernières décennies. Et contrairement à certaines idées reçues, une grande partie d’entre elles montrent que l’intégration de critères extra-financiers n’est pas incompatible avec la rentabilité, bien au contraire. En 2021, une méta-étude réalisée par la NYU Stern School of Business, qui a passé en revue 1 141 articles scientifiques et 27 méta-analyses publiées entre 2015 et 2020, concluait par exemple que la performance des investissements ESG était globalement similaire à celle des investissements traditionnels. Environ un tiers des études examinées indiquaient même une surperformance.

Les écarts de performance entre les fonds durables et les fonds traditionnels peuvent découler de nombreux facteurs mais, en règle générale, ils sont souvent liés à des biais sectoriels spécifiques, dont l’impact peut varier en fonction du contexte économique. Par exemple, pendant la crise du COVID, les fonds ESG ont globalement mieux résisté à la chute des marchés, en raison notamment d’une exposition plus marquée aux secteurs technologiques et de la santé. A l’inverse, la hausse des taux d’intérêt entamée en 2022 a pénalisé les valeurs de croissance, très présentes dans les portefeuilles responsables. De même, le déclenchement du conflit en Ukraine a entraîné une forte hausse des valeurs dans les secteurs de l’armement et de l’énergie, souvent sous-représentés, voire absents, des portefeuilles ISR.

Selon la conjoncture, donc, les différents types de fonds peuvent être plus ou moins performants. C’est pourquoi il est aussi important d’analyser ces performances sur le moyen et long terme, rappelait en 2023 un rapport de Morningstar, qui a passé en revue les performances de près de 8 000 fonds domiciliés en Europe, sur des périodes d’un, trois, cinq et dix ans. Résultat : malgré une année 2022 "à la traîne", les "rendements moyens et les taux de réussite de l’échantillon montrent qu'il n'y a pas de compromis de performance associé aux fonds ESG à moyen et long terme", conclut le rapport. Mieux encore, sur trois, cinq et dix ans, le "fonds ESG moyen a surpassé son homologue traditionnel".

"L'impact des critères ESG sur la performance des investissements continuera à faire l’objet de débats et de recherches. Mais ce que nous avons constaté à nouveau en analysant les fonds ESG dans les classes d’actifs les plus recherchées, c’est qu’il n’y a pas de compromis à faire entre objectifs durables et performance à moyen et long terme", commentait Hortense Bioy, Directrice de la recherche ESG chez Morningstar, à l’occasion de la publication de ce rapport. "C’est important pour les investisseurs axés sur le développement durable, car la perception selon laquelle les investissements ESG exigent un sacrifice financier est tenace."

Surtout, les promoteurs de l’ESG restent convaincus des atouts de l’intégration des critères extra-financiers dans les décisions d’investissement, notamment pour mieux prendre en compte les risques auxquels les entreprises sont exposées et qui pourraient impacter leur valorisation. Par ailleurs, l’investissement responsable ouvre aussi la voie à des opportunités de croissance à long terme et soutenues par des tendances structurelles fortes, liées par exemple au vieillissement de la population ou à la demande accrue en énergies renouvelables.

Quid des fonds labellisés ISR ?

Il existe peu d'études récentes sur le périmètre des fonds labellisés ISR, mais une analyse menée en 2020 par le FIR et l’École Polytechnique concluait que les fonds labellisés ISR ont une "performance globalement comparable à celle du marché" et que 62 % des fonds surperforment le marché. Dans un rapport publié en 2021, l’AMF ne relevait pas non plus "de différence significative de rentabilité (non corrigée du risque) entre 2012 et 2018 pour un échantillon de fonds prenant en compte des critères extra-financiers contenant près d’une moitié des fonds labellisés".

En partenariat avec le Label ISR.