Article réservé aux abonnés
D’après un rapport annuel publié par le gestionnaire d'actifs Janus Henderson en mars, les sociétés françaises ont contribué à près d'un tiers de la croissance des dividendes européens en 2022, avec un versement record de 59,8 milliards d’euros. S’ils ont donc le vent en poupe dans l’Hexagone, leur fonctionnement peut cependant paraître flou pour bien des investisseurs. Afin d’y voir plus clair, ID fait le point.
Qu’est-ce qu’un dividende ?
Le dividende est une distribution de bénéfices effectuée par une entreprise à ses actionnaires. Constituant une récompense financière pour les investisseurs ayant acheté des actions au sein d’une entreprise, il est majoritairement versé en espèces.
Néanmoins, "il n’est pas obligatoire pour une société de verser des dividendes" indique Jean-Pierre Villetelle, conseiller au sein de la Direction des statistiques monétaires et financières à la Banque de France. "En premier lieu, puisqu’il s’agit d’une part du bénéfice de l’entreprise. Si le résultat de l’exercice est négatif, l’entreprise ne peut pas distribuer de dividendes à ses actionnaire. En second lieu, même si l’exercice est bénéficiaire, le versement de dividendes n’est pas obligatoire. Il a lieu sur décision de l'assemblée générale annuelle des actionnaires, qui accepte ou non le versement de dividendes. Ce n’est donc pas automatique, mais relatif à l’existence d’un résultat positif pour l’entreprise d’une part, et à la décision des actionnaires de l’autre."
Il y a tout d’abord un enjeu réputationnel. Lorsqu’une entreprise verse des dividendes, elle montre aux marchés financiers qu’elle fait des résultats.
Le montant des dividendes varie en fonction de la performance de l’entreprise, mais aussi de sa politique de distribution. Si certaines choisissent de verser des dividendes importants en cas de bénéfices exceptionnels, d’autres optent pour un versement de dividendes régulier.
Pourquoi verser des dividendes ?
Mais, alors que de nombreuses entreprises choisissent de conserver leurs bénéfices pour des projets futurs, pourquoi d’autres décident-elles de verser des dividendes, et qu’ont-elles à y gagner ? Plusieurs raisons peuvent être évoquées.
"Il y a tout d’abord un enjeu réputationnel. Lorsqu’une entreprise verse des dividendes, elle montre aux marchés financiers qu’elle fait des résultats", rappelle Jean-Pierre Villetelle. "L’entreprise pourrait également avoir besoin d’émettre de nouvelles actions, soit auprès d’actionnaires déjà présents, soit auprès de nouveaux actionnaires. Or, le fait de montrer qu’elle a déjà distribué des dividendes par le passé peut encourager les actionnaires à acheter de nouvelles actions avant d'entrer dans le capital de l’entreprise."
Qu’est-ce qu’un dividende "écologique" ?
La banque Crédit Mutuel Alliance Fédérale et l’assureur Maif ont de leur côté respectivement annoncé en janvier la création de dividendes "sociétal" et "écologique". Chacune des deux entreprises mutualistes s’est en effet engagée à reverser chaque année une part fixe de leurs bénéfices à des projets environnementaux ou solidaires.
Une dénomination toutefois "un petit peu commerciale" selon Jean-Pierre Villetelle, "puisqu’à proprement parler, l’argent n’est pas directement versé à des actionnaires, ce n’est donc pas un 'dividende'. Dans ce cas précis, ce sont des parts de résultats que ces entreprises ont décidé de dédier à des investissements pour des opérations de transition écologique. Les actionnaires doivent donc néanmoins consentir à cet effort puisque les sommes concernées seront soustraites aux résultats distribuables".
