Sultan Ahmed al-Jaber, PDG d'ADNOC, président de la COP28.
©KARIM SAHIB/AFP
Finance durable

COP28: échec de négociations pour les "pertes et dommages" climatiques

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Une réunion cruciale sur les "pertes et dommages" climatiques avant la COP28 s'est séparée sur un constat d'échec, pays du Nord et du Sud n'étant pas parvenus à se mettre d'accord, selon des sources concordantes samedi.

Un accord de principe avait été trouvé l'an dernier à la COP27 en Egypte sur la création d'un fonds pour compenser les "pertes et dommages" des nations du Sud vulnérables face au changement climatique.

Mais beaucoup restait à préciser avant la prochaine COP28 qui se tiendra à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre: sa forme exacte, les pays bénéficiaires et les contributeurs - parmi lesquels les Occidentaux aimeraient compter la Chine.

Un comité de transition sur l'établissement du fonds s'est réuni jusqu'à tard dans la nuit de vendredi à samedi à Assouan (sud de l'Egypte), mais les délégués ont constaté leur incapacité à parvenir à un accord et ont renvoyé une éventuelle décision à une autre réunion du 3 au 5 novembre à Abou Dhabi aux Emirats Arabes Unis, selon une retransmission des débats disponible sur un compte officiel YouTube des Nations unies.

Une étape "essentielle"

Le président de la COP28 a pour sa part appelé samedi les négociateurs à parvenir à un accord avant la conférence de Dubaï, une étape "essentielle" selon lui.

"Je pense qu'il est possible de résoudre toutes les questions" en suspens, a affirmé Sultan Al Jaber dans un communiqué transmis à l'AFP, en prévenant les membres du comité de transition que "les yeux du monde entier sont braqués sur vous pour parvenir à des recommandations claires, nettes et solides avant la COP28 pour mettre en oeuvre le fonds pertes et dommages et la façon de l'abonder".

"Des milliards de gens (...) vulnérables aux conséquences du changement climatique dépendent de la mise en oeuvre de ces recommandations", a insisté M. Al Jaber. Avant leur échec, les discussions ont notamment achoppé sur la localisation du fonds: au sein de la Banque mondiale, accusée d'être aux mains des Occidentaux, ou dans une structure indépendante nouvelle, réclamée par nombre de pays en développement, mais longue à mettre en place et complexe à abonder en argent frais.

Cet échec "montre clairement le gouffre profond entre les pays riches et les pays pauvres", a estimé Harjeet Singh, haut responsable de l'ONG Climate Action Network qui assistait aux débats, dans un commentaire envoyé samedi matin à l'AFP.

"Il faut que les pays développés rendent des comptes sur leurs tentatives éhontées de faire héberger le fonds par la Banque mondiale, de refuser de discuter le montant des financements et de mépriser leurs responsabilités" aux termes des accords climatiques internationaux déjà conclus, selon lui.

En écho, une responsable de l'ONG "Union of Concerned Scientists" a estimé que "le résultat décevant d'aujourd'hui constitue un coup dur pour les populations (...) subissant une cascade de conséquences du changement climatique". "Les Etats-Unis et d'autres pays riches semblent davantage préoccupés par le fait d'échapper à leurs responsabilités ou de les minimiser", a ajouté Rachel Cleetus, citée dans un communiqué de son organisation.

Avec AFP.

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