Alimentation, chauffage ou transport, beaucoup d’entre nous sommes désormais très conscients de notre rôle, en tant que consommateur, pour œuvrer individuellement à la réduction de l’empreinte carbone de notre société. Cette prise de conscience semble cependant peu irriguer notre démarche de consommateurs-épargnants. Pourtant, l’effet de levier peut être massif. Détenir quelques dizaines de milliers d’euros d’épargne implique un nombre de tonnes d’émissions de CO2 équivalent à celui de la moyenne des Français*. Dit autrement, le potentiel de réduction de son empreinte carbone individuelle est aussi fort en tant qu’épargnant qu’en tant que consommateur.
Mais ce constat ne suffit pas. Convaincre les épargnants d’intégrer la dimension climatique dans leur épargne nécessite de convaincre que les entreprises ont aussi leur rôle à jouer. En particulier, le client-consommateur attendra d’une marque, un constructeur automobile ou un promoteur immobilier par exemple, qu’elle l’aide à transformer ses habitudes de consommation, en lui offrant des produits moins carbonés. Or il pourra observer que ces mêmes entreprises, cotées en bourse, sont pour beaucoup d’entre elles engagées dans leur transition.
Ne pas se limiter à l’investissement dans les solutions
L’investissement dans la transition climatique est trop souvent perçu exclusivement comme un investissement thématique dédié aux solutions, typiquement aux énergies renouvelables, et moins comme un investissement dans la transformation des business existants. Pourtant la plupart des modèles de développement des entreprises est impactée par ce phénomène, par la nécessité de décarboner leurs activités. Tous les grands secteurs sont concernés : l’automobile et l’énergie bien sûr, mais aussi le BTP, l’aéronautique, l’agroalimentaire, la technologie ou la finance, par exemple. Et les précurseurs seront créateurs de valeur !
Ce basculement vers des modes de production moins émissifs est une source majeure d’opportunités et il s’illustrera par de véritables paris industriels qui créeront les champions de demain. D’ores et déjà, de Tesla à Netflix, les exemples de sociétés qui ont su surfer sur les transitions climatique ou numérique pour imposer des business models solides et rentables ne manquent pas. Dans le sillage de Tesla, quels seront les acteurs historiques du secteur automobile qui auront la capacité de rapidement se transformer pour sortir complétement des moteurs thermiques ? Quel groupe énergétique choisira, comme Iberdrola, de sortir des énergies fossiles ? Quel aciériste parviendra à recourir à l’hydrogène vert pour assurer ses besoins en énergie ? Les marchés financiers, structurellement ouverts à tous les secteurs, permettent de privilégier les entreprises en avance de phase, de contribuer ainsi à la décarbonation de l’économie et de réduire sa propre empreinte carbone, à travers celle de ses titres en portefeuille.
Accompagner tous les acteurs de l’économie dans leurs transitions
Beaucoup des produits et des services qui deviendront à l’avenir des moteurs de développement pour les entreprises les plus innovantes n’ont aujourd’hui pas encore fait leurs preuves. Les besoins de financement de ces projets très structurants pour les groupes concernés et pour l’avenir de notre planète sont immenses. Les investisseurs devront y répondre, afin d’accompagner tous les acteurs de l’économie dans leurs transitions, de la multinationale à la startup. Toutes les sources de financement seront actionnées. Aux financements bancaires s’ajouteront, selon les profils des entreprises, des augmentations de capital en bourse ou auprès de fonds de private equity, des émissions obligataires ou de dette privée.
Si les marchés d’actifs cotés, actions et obligations, sont plutôt le terrain de jeu d’entreprises d’une certaine taille, les investisseurs ont le loisir de soutenir les efforts de PME ou d’ETI, qui ont les mêmes enjeux de transformation de leurs processus de production. Dans cet univers, la capacité d’influence sur les orientations décidées par le management est encore plus grande. Les modalités des financements octroyés peuvent dépendre de la réalisation d’objectifs de décarbonation, dans une démarche d’investissement à impact.
Au sein des portefeuilles des épargnants, aucune classe d’actifs n’a le monopole de la décarbonation. Tous leurs compartiments sont susceptibles d’y participer.
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*Ce calcul a été réalisé sur la base de la composition des encours de LBPAM.
Par Guillaume Lasserre, Directeur des gestions de LBP AM.
En partenariat avec LBP AM.