©LIONEL BONAVENTURE/AFP
Environnement

Vert, blanc, bleu... Face aux canicules, les nouvelles couleurs des villes

Pour faire face à des vagues de chaleur plus intenses, plus longues et plus fréquentes, les villes doivent modifier en profondeur leur urbanisme... notamment en mettant en avant de nouvelles couleurs.

Gris : l'ennemi

Les matériaux foncés, gris et noirs, sont les premiers à bannir car ils retiennent la chaleur. Et c'est surtout sur les routes qu'on les retrouve. "On a beaucoup construit nos villes pour la voiture. Aujourd'hui, on utilise beaucoup d'asphalte et de bitume, qui captent la chaleur et qui agissent comme des radiateurs urbains", détaille Christine Leconte, présidente du Conseil national de l'ordre des architectes. Entre le centre et l'extérieur des villes, dit-elle, la différence de température peut aller jusqu'à 6 degrés le jour et 12 degrés la nuit. "Parce que ces matériaux noirs irradient très longtemps".

Réduire la place de la voiture permet en outre de faire des rues plus étroites et plus à l'abri du soleil. Certains grands parkings, entièrement artificialisés et donc très chauds, sont par exemple dans le viseur de municipalités. "Le parking du Zénith, on pourrait très bien en débitumer une bonne partie et en faire un parking arboré, perméable à l'eau", projette François Chollet, élu dans la majorité de Jean-Luc Moudenc (LR) à Toulouse.

Blanc : plus clair, plus frais

C'est aussi le travail fait dans des cours d'écoles dites "oasis", comme à Paris, où le bitume laisse place à de la pleine terre, ou à défaut, à des revêtements plus clairs. "Il faut travailler sur d'autres types de matériaux qui ont une inertie thermique et qui conservent moins longtemps cette chaleur, par exemple des bétons clairs sur certaines parties de voirie ou sur des places", soutient Christine Leconte.

Lorsqu'il n'est pas possible de débitumer, il est possible d'utiliser des matériaux plus clairs, qui renvoient davantage la lumière et la chaleur (l'albédo). A Paris encore, les toits d'un gymnase et d'une péniche très exposés au soleil ont par exemple été repeints avec une peinture blanche spéciale qui renvoie le rayonnement.

Vert : ombre et fraîcheur

C'est le levier principal pour rafraîchir la ville : le verdissement, en plantant des arbres, qui créent de l'ombre et de la fraîcheur.

"En été, les arbres transpirent, et vous pouvez constater qu'il y a des différences qui vont de 5 à 10 degrés de moins quand on se retrouve dans un parc ou sous des arbres, donc c'est essentiel et ça demande à être travaillé sur le long terme", explique à l'AFP la maire (EELV) de Strasbourg Jeanne Barseghian. La municipalité de la métropole alsacienne a lancé un "Plan canopée" visant à planter 10 000 arbres d'ici 2030 et à augmenter de 26 à 30 % la surface de la ville ombragée par des arbres. "Ça demande évidemment d'avoir des essences, des espèces, qui s'adaptent au dérèglement climatique", précise l'élue écologiste. C'est pourquoi une partie des arbres plantés ne servira qu'à en remplacer d'autres en fin de vie.

Bleu : de l'eau

Autre élément essentiel pour rafraîchir la ville : l'eau. Dans l'agglomération de Laval, des retenues d'eau naturelles ont été mises en place, pour entretenir des "jardins de pluie". "On peut planter dedans, ça apporte de l'ombre, de la respiration et de la fraîcheur, et c'est aussi pour l'hiver", afin d'éviter les inondations, justifie le maire (divers gauche) de Laval, Florian Bercault.

"On a des exemples de résurgence de rivières, ça ce sont des solutions très impactantes parce qu'elles ont plusieurs cobénéfices : apporter de la fraîcheur mais aussi plus de biodiversité, des espaces plus amènes et de loisirs", explique Cécile Gruber, directrice de la communication de l'Agence parisienne pour le climat.

En banlieue sud de Paris, des chantiers ont ainsi permis par endroits de remettre au jour la Bièvre, affluent de la Seine enterré depuis le milieu du XXe siècle. "Quand il y a des ouvertures autour du point d'eau comme à Gentilly/Arcueil, et que l'espace est renaturé, cela apporte un service de fraîcheur de proximité", explique Erwan Cordeau, ingénieur environnement à l'Institut Paris Région.

Avec AFP. 

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