Depuis le 1er septembre 2018, Dunkerque est devenue la plus grande ville d'Europe à disposer d'un réseau de transport en commun gratuit.

©Ville de Dunkerque
QUESTION DE LA SEMAINE

Selon vous, la gratuité des transports en commun est-elle efficace ?

ID vous a posé la question suivante en début de semaine : selon vous, la gratuité des transports en commun est-elle efficace ? Pour une majorité de votants, la réponse est oui. La gratuité des transports en commun semble augmenter la fréquentation et ainsi profiter à la diminution de la pollution...

Cette semaine, ID vous a demandé si la gratuité des transports en commun était efficace pour diminuer la pollution. Vous êtes une grande majorité (86 %) à avoir répondu positivement contre 14 % de réponses négatives.

Sondage

Selon vous, la gratuité des transports en commun est-elle efficace ?

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Plus de 80 % des votants considèrent que la gratuité des transports en commun est efficace dans les villes moyennes. Selon l'un de nos lecteurs, elle n'a toutefois pas sa place à Paris et en région parisienne : "en Île-de-France, c'est de la démagogie qui conduit tout droit à la paupérisation des infrastructures et du matériel et ne permet de financer ni la maintenance ni les investissements". 

Une autre lectrice d'ID déplore de ne pas avoir cet avantage, notamment pour les enfants : "Si dans ma ville ce n’était pas 2 € par trajet, ils les prendraient tout le temps. Là ils se déplacent à pied et en vélo. Et quand il pleut ou qu’il est tard, je fais des allers-retours avant et après les activités ! Quand nous voyons tous les parents qui le font systématiquement, cela provoque pollution et gaspillage."

En France, la totale gratuité des transports en commun existe déjà dans une trentaine de villes. Châteauroux, en Centre-Val de Loire, est l’une des premières agglomérations françaises à l'avoir instauré pour ses bus en 2001. "Une gratuité qui ne nuit pas au confort et à la sécurité des usagers", assure la ville. Parmi les villes de plus de 100 000 habitants, Niort, dans le centre-ouest, s’est engagée depuis 2017 à suivre cette démarche. Bilan mitigé pour la fréquentation des bus qui n’a pas réellement augmenté : les chiffres oscillent entre + 20 % et + 30 %, "faute d’investissements suffisants dans le réseau", d’après un article du Monde. L’une des dernières à avoir suivi ce chemin est Dunkerque, dans les Hauts-de-France. Le but affiché : permettre aux plus précaires de sortir de l'isolement et de rejoindre le centre-ville, mais aussi réduire l'utilisation des véhicules personnels très polluants. Avec cette nouvelle mesure, les bus dunkerquois enregistraient, en juin 2019, une hausse de fréquentation de 70 % en semaine et de 140 % le week-end, boostant ainsi l'activité des commerces de proximité. 

La gratuité des transports en commun diminue-t-elle la pollution ?

ID a posé la question à l'ADEME (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie), qui précise qu'il n’y a à ce jour aucune étude qualifiant l’impact de la gratuité des transports sur les émissions de gaz à effet de serre. En revanche, une étude de l'Observatoire des villes du transport gratuit, publiée en septembre 2019 à propos de la gratuité des transports publics à Dunkerque pourrait nous éclairer : sur un panel de 2000 usagers, 50 % sont des nouveaux usagers et 48 % de ces nouveaux usagers du bus ont délaissé leur voiture (effet gratuité + refonte réseau), note l'Agence."Cela nous permet d’esquisser une tendance au report modal de la voiture vers le bus de l’ordre de 24 % à Dunkerque. Il s’agit aussi d’une tendance de fond, d’une tendance durable. En effet, 10 % des usagers ont mis en vente une voiture ou ont renoncé à l’achat d’une voiture à cause de la gratuité du bus", indique Maxime Huré, qui a piloté cette étude.  

"Sur la fréquentation des routes, l’impact va en grande partie dépendre de la politique de mobilité mise en place plus généralement par les collectivités qui opteraient pour la gratuité", confient Mathieu Chassignet et Elodie Barbier Trauchessec, experts mobilité à l’Ademe. "La mise en place de la gratuité va-t-elle s’accompagner d’une vraie redistribution de l’espace public au profit des transports collectifs, de la marche et du vélo ? Va-t-elle augmenter, en parallèle de l’amélioration des solutions alternatives, la contrainte sur l’utilisation de la voiture personnelle ? Ces choix seront déterminants pour réduire la fréquentation des routes", concluent-ils. 

Comment finance-t-on la gratuité ? 

"La gratuité des transports publics s’entend pour les usagers. La suppression des recettes de billettiques (outil automatisé de gestion des titres de transport) est in fine, financée par une mobilisation accrue du versement transport payé par les employeurs et/ou par le budget général des collectivités, financé notamment par les contribuables", précisent ici les experts. Dans ce second cas, "la gratuité des transports est financée en redirigeant d’autres budgets de la collectivité ou en augmentant les impôts locaux."

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